Vailhé, LETTRES, vol.2, p.274

28 jul 1845 Paris, CART Mgr

Nouvelles ecclésiastiques. -Article de Lenormant dans le *Correspondant*. -On lui offre le Carême à Notre-Dame des Victoires. -A propos des Dames de Marie-Thérèse.

Informations générales
  • V2-274
  • 0+392|CCCXCII
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.274
Informations détaillées
  • 1 EVEQUE
    1 MATIERES DE L'ENSEIGNEMENT ECCLESIASTIQUE
    1 NOMINATIONS
    1 PREDICATIONS DE CAREME
    1 PRESSE
    1 SANTE
    1 SUPERIEURE GENERALE
    2 AUTIE, LOUIS-APHRODISE
    2 BAILLES, JACQUES-M.-JOSEPH
    2 BOUCARUT, JEAN-LOUIS
    2 CROIZIER, JEAN-FRANCOIS
    2 DESGENETTES, CHARLES-ELEONORE
    2 FOURNEL
    2 JACQUEMET, ANTOINE-MATHIAS
    2 LAROCHETIERE, MARIE DE JESUS
    2 LENORMANT, CHARLES
    2 LYONNET, JEAN-PAUL
    2 REDIER, EUGENE-ANTOINE
    2 ROOTHAAN, JEAN-PHILIPPE
    2 SALVANDY, NARCISSE DE
    3 AVEYRON, DEPARTEMENT
    3 LUCON
    3 LYON
    3 NIMES, GRAND SEMINAIRE
    3 PARIS
    3 PARIS, EGLISE NOTRE-DAME DES VICTOIRES
    3 RODEZ
    3 ROME
    3 SAINT-JEAN-DU-BRUEL
  • A MONSEIGNEUR CART, EVEQUE DE NIMES (1).
  • CART Mgr
  • le 28 juillet 1845.
  • 28 jul 1845
  • Paris,
La lettre

Monseigneur,

Voici deux lettres que je reçois à l’instant et qui m’empêchent de différer de vous écrire. Je me proposais de le faire demain, car on m’assure que M. de Salvandy sera demain à Paris, et j’espère pouvoir lui faire entendre, par moi ou par un autre, que je veux une solution.

La première de ces lettres concerne l’abbé Autier; elle est sans signature et, après tout, je crois devoir vous l’envoyer, parce qu’étant anonyme l’écriture pourra vous en être utile, supposé que vous jugiez à propos d’y donner suite.

La seconde est d’un de mes parents, qui sollicite pour un jeune homme nommé Fournel, de Saint-Jean de Bruel (Aveyron), la permission de faire ses études théologiques au Séminaire de Nîmes. Il paraît que le climat de Rodez est trop rude pour [sa] santé. Ce serait le seul motif, dit-on, qui l’empêche de retourner au Séminaire de son diocèse. L’évêque en aurait fait l’éloge à plusieurs personnes. Il paraît qu’il s’attacherait au diocèse. Il ne demande pas de bourse. Si vous jugez à propos de lui donner une réponse favorable, M. Boucarut pourrait en écrire au curé de Saint-Jean, à moins que vous ne jugiez à propos de m’en charger.

Je voudrais vous donner des nouvelles, mais je n’en ai point, sinon que ce ne serait plus M. Jaquemet qui irait à Luçon, mais M. Lyonnet. La nouvelle est vieille; peut-être déjà M. Lyonnet est-il supplanté par un autre(2).

Les Jésuites affirment que leurs lettres de Rome ne sont pas ce qu’on le prétend, et que le Général a fait bien moins de concessions qu’on ne dit. On ne sait plus à qui entendre. Lisez-vous quelquefois le Correspondant? Il y a, dans le numéro du 25 juillet, un article de M. Lenormant qui me plaît assez; c’est la partie de la Revue politique qui concerne les Jésuites. M. Lenormant est un converti, mais de la bonne façon. Avant son retour à Dieu, il était dans le camp opposé, quoique d’une manière honnête. Il m’en a conté des infamies! Mais ce qui m’a le plus intéressé, c’est le détail du commencement des punitions que Dieu exerce déjà sur ceux qui attaquent si violemment l’Eglise. On ne se fait pas une idée de tout ce que ces malheureux ont à souffrir dès ce monde.

N’avez-vous pas reçu une lettre de M. Desgenettes? Il voulait que je lui prêchasse un Carême. Je lui ai répondu que je n’étais pas mon maître et que c’était à vous à décider. Je ne vous aurais pas donné cet embarras, si je n’avais pas un motif dont je désire causer avec vous. J’ai refusé plusieurs Carêmes ou Avents dans diverses paroisses. J’aurais un motif pour accepter à Notre-Dame des Victoires, mais encore ce motif voudrait être discuté. Seriez-vous assez bon supposé qu’on vous écrive pour ne répondre ni oui ni non, jusqu’à ce que j’aie causé avec vous?

On m’écrit de Lyon que l’on veut que je m’arrête chez les Dames de Marie-Thérèse, et que la Supérieure générale viendra de Nîmes pour y causer avec moi. Je trouve beaucoup plus simple qu’elle m’attende où elle est. Résolu, comme je le suis, de n’avoir pas d’avis personnel, mais de suivre votre pensée tout entière, il me serait bien plus facile de ne voir ces Dames qu’après en avoir causé avec vous, si elles m’attendaient à Nîmes, à moins que vous ne préfériez m’envoyer ici, avant mon départ, votre pensée sur cette affaire. Je puis vous assurer que ce que vous aurez pensé sera mon avis. Oserai-je vous prier de me rappeler au souvenir de M. Rédier et de M. Boucarut?

Adieu, Monseigneur. Veuillez recevoir l’hommage de mon humble et respectueux dévouement.

E. d'Alzon.
Notes et post-scriptum
1. Signalée dans *Notes et Documents*, t, III, p. 51 sq.2. Il le fut par Baillès, vicaire général de Toulouse.