Vailhé, LETTRES, vol.2, p.285

10 aug 1845 [Paris, CARBONNEL Marie-Vincent ra

Si elle veut entrer dans un couvent, il défendra sa cause contre ses soeurs. -Il accepte le couvent où elle voudra entrer.

Informations générales
  • V2-285
  • 0+395|CCCXCV
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.285
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE DIEU DANS L'AME
    1 CHOIX
    1 COMMUNAUTE RELIGIEUSE
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 SANTE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 CARBONNEL, ANTOINETTE
    2 CARBONNEL, ISAURE
    2 GOUBIER, VITAL-GUSTAVE
  • A MADEMOISELLE ANAIS CARBONNEL(1).
  • CARBONNEL Marie-Vincent ra
  • vers le 10 août 1845.]
  • 10 aug 1845
  • [Paris,
La lettre

Ma chère enfant,

Je vous donne toute autorisation de parler de vous à M. Goubier, mais pour expliquer les contradictions apparentes de mes décisions, voici ce que je vais vous dire.

1° Si vous vous en sentez le courage, je vous autorise dès demain à entrer dans tel couvent que vous voudrez. J’ai la plus profonde conviction que vous serez une excellente religieuse. Ce courage, l’avez-vous?

2° J’ai cru que vous deviez rester avec vos soeurs, parce qu’il s’agissait d’une oeuvre où votre concours pouvait être nécessaire. Si vous croyez que vous n’y êtes pas propre, je ne vous arrêterai nullement. Vous avez fait un essai d’un an, c’est tout ce qu’on peut exiger de vous. Si vous vous retirez, vous aurez sûrement l’âme beaucoup plus en paix, après avoir fait une tentative d’une chose moins à votre goût.

3° Je ne vous gênerai pas pour suivre votre vocation, mais je ne vous pousserai pas. Si vous entrez dans une communauté je vous défendrai auprès de vos soeurs. C’est tout ce que je puis faire; mais cela, je le ferai, soyez-en sûre. Votre santé pourra-t-elle y tenir? C’est là l’unique difficulté pour moi.

Si vous entrez quelque part, où entrerez-vous? Comme je crois voir en vous une conduite de Dieu, je vous laisserai entièrement maîtresse, et ce à quoi vous vous croirez portée à cet égard, je le trouverai bien. N’est-ce pas vous mettre la bride sur le cou? Je ne le crois pas, parce que ce n’est ni à vous ni à moi de vous conduire, mais à Dieu, et je crois qu’il vous conduit.

Adieu, ma chère enfant. Vous faites bien de garder pour vous vos lettres. Tout à vous en Notre-Seigneur.

E. d'Alzon.
Notes et post-scriptum
1. D'après une copie.