Vailhé, LETTRES, vol.2, p.296

16 sep 1845 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Dès son arrivée, il reprend sa correspondance du mardi. -Il a couché à l’infirmerie du pensionnat. -Première entrevue avec l’évêque. -Manière dont il a sanctifié son voyage. -Il envoie ses souvenirs aux Soeurs.

Informations générales
  • V2-296
  • 0+400|CD
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.296
Informations détaillées
  • 1 INFIRMERIE
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 RECONNAISSANCE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 RESIDENCES
    1 SAINT-SACREMENT
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    3 LYON
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS(1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • mardi, 16 septembre 1845.
  • 16 sep 1845
  • Nîmes,
La lettre

Je commence, ma chère enfant, par vous dire que si je ne vous ai pas écrit de Lyon, c’est que le temps m’a absolument manqué. Je suis arrivé hier soir, et puisque je suis encore à temps au courrier, à ce que l’on m’assure, je veux vous montrer par mon exactitude à reprendre ma correspondance, un mardi, combien je désire qu’elle se maintienne et me dédommage de ces bonnes et longues conversations, que je remercie tous les jours Notre-Seigneur de m’avoir accordées comme moyen de me faire mieux accomplir sa volonté.

Me voici arrivé, depuis hier soir. Je comptais, en entrant dans la maison, aller en saluer le véritable Maître mais il n’y était pas; pendant les vacances, on l’avait rapporté chez les Carmélites. Je suis logé à l’infirmerie. J’ai couché dans ma robe blanche, j’ai té mes matelas et j’ai fait, ce matin, moi-même mon lit. Ne trouvez-vous pas que je m’exécute de bonne grâce? Vraiment, j’en suis moi-même tout ébahi. Mais, que je vous dise donc. Je suis allé, ce matin, voir l’évêque. Il m’a reçu très bien; l’accueil a été des plus tendres, de part et d’autre. Je lui ai demandé un long entretien. Il me l’a offert pour quand je voudrai, et, en sortant, il m’a demandé où je logeais. Je lui ai répondu que j’étais descendu à l’Assomption. « Je veux, m’a-t-il dit, que vous vous établissiez à l’évêché jusqu’à nouvel ordre. Tant que durera la retraite et que je serai obligé de rester au Séminaire, vous serez le maître de chez moi. » Je n’ai rien répondu, et, ce soir, j’irai le voir pour le presser un peu à mon égard.

J’ai tâché de sanctifier le plus possible mon voyage et de faire en sorte que toutes mes résolutions ne s’évaporassent pas. Il me semble qu’elles sont encore assez solides. Priez bien Dieu, chère fille, qu’elles se développent toujours et que votre pauvre père ne soit pas un jour puni d’avoir voulu trop faire, vu son incapacité.

Ai-je besoin de vous prier de me rappeler au souvenir de nos filles? Dites-leur bien tout le bonheur que j’éprouve à les avoir pu connaître un peu mieux, et que l’impression que me cause la responsabilité que je contracte par rapport à elles ne diminue en rien la joie que m’inspire la pensée d’être le père d’une telle famille.

Veuillez prendre cette lettre moins pour ce qu’elle est que pour ce que j’ai l’intention qu’elle soit. Vous savez ce que c’est que le lendemain d’une arrivée. Je tâcherai de vous écrire avant les huit jours. On ne se désaccoutume pas sans quelque peine à ne plus se voir: Tout ce dont je puis vous assurer, c’est qu’il me semble que Notre-Seigneur me donne tous les jours un peu plus pour vous des sentiments de père, de fils et [de] frère.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie. Voir des extraits dans *Les origines de l'Assomption* t. II, p. 356 sq., et dans Notes et Documents, t. III, p. 55-57. La lettre fut écrite un mardi, le 16 septembre; par erreur, la copie porte 10 septembre.1. D'après une copie. Voir des extraits dans *Les origines de l'Assomption* t. II, p. 356 sq., et dans Notes et Documents, t. III, p. 55-57. La lettre fut écrite un mardi, le 16 septembre; par erreur, la copie porte 10 septembre.