Vailhé, LETTRES, vol.2, p.315

30 sep 1845 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Première réunion de l’Association de l’Assomption. -De quelques membres de l’Association. -Nombre des élèves. -Les billets souscrits. -L’abbé Perroulaz.

Informations générales
  • V2-315
  • 0+409|CDIX
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.315
Informations détaillées
  • 1 ASSOCIATION DE L'ASSOMPTION
    1 BANQUES
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CORPS ENSEIGNANT
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 RESIDENCES
    2 ALZON, EMMANUEL D'
    2 BAILLY, EMMANUEL SENIOR
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 CARDENNE, VICTOR
    2 CUSSE, RENE
    2 DECKER, FRANCOIS-JOSEPH
    2 EVERLANGE, MARIE-EMMANUEL D'
    2 EVERLANGE, PIERRE-EMILE-LEON D'
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 HENRI, EUGENE-LOUIS
    2 LEBOUCHER, ABBE
    2 MONNIER, JULES
    2 PERROULAZ, ABBE
    2 SURREL, FRANCOIS
    2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 30 septembre, saint Jérôme, 1845.
  • 30 sep 1845
  • Nîmes,
La lettre

Quoique je n’aie point reçu de lettre de vous hier, ma chère enfant, je veux vous écrire aujourd’hui pour vous dire quelque chose de l’état de notre oeuvre. A l’instant même, vient de se terminer une séance, dans laquelle neuf professeurs ou surveillants ont adopté, sauf des modifications de rédaction insignifiantes, les notes que je leur ai lues(2). Ainsi voilà qui va assez bien. Il ne s’agit plus que de jeter cet esprit dans quelques nouveaux arrivants. Je leur ai donné à entendre la possibilité d’un Ordre futur et je crois que plusieurs l’ont admis assez volontiers. Je compte beaucoup sur M. Cardenne, dont je suis tous les jours plus content. M. Tissot va très bien; il fera un jour un très bon religieux, j’en suis sûr. Cet homme était né pour être mené et non pour conduire les autres. J’ai encore un jeune diacre qui se développe à merveille et dont par parenthèse je vous donnerai probablement la soeur(3). J’attends demain un jeune homme, qui voulait se faire Barnabite, qui a terminé ses cours de théologie et qui compte également sur une vie religieuse. Voilà donc un petit noyau, sur lequel nous aurons à travailler tant que nous pourrons.

Nous n’avons pas encore un nombre immense d’élèves. Si nous le portons à 100, cette année, tout compris, ce sera beaucoup.

Hélas ma fille, je reçois votre lettre et je suis obligé de m’arrêter; mais non, je poursuis.

1° Les billets de banque n’ont pas cours ici.

2° Mes 9000 francs sont bien compromis. Il faut, je le vois, en prendre mon parti(4).

3° M. Perroulaz n’est ni un boeuf ni un âne; il n’est pas la propriété de M. Le Boucher. Seulement, il ne faut rien faire pour le détacher, mais le prévenir que, s’il veut sortir, il peut trouver asile chez nous. J’offrirai au moins 800 francs à chacun des deux professeurs. Ici, nos jeunes gens sont très contents. Mais je n’en voudrais pas recevoir qui ne voulut suivre une règle religieuse. Bien entendu que je suppose qu’ils logeraient dans la maison. Tentez donc encore une fois. Pour M. Perroulaz, je m’en rapporte à vous. Poussez à 1 000 francs, s’il le faut.

Adieu, ma chère enfant. Il faut que, moi aussi, je coure pour affaire d’argent. Tout à vous.

Veuillez m’excuser auprès de Soeur M.-Augustine. Envoyez-moi [tout] de suite l’Allemand, à 600 francs(5).

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie. Voir des extraits dans *Notes et Documents*, t. III, p. 64.
2. Voici le procès-verbal de la réunion dont il s'agit ici. "Séances préparatoires du 29 et du 30 septembre 1845. Présents: MM. d'Alzon, Tissot, Surrel, Henri, Germer-Durand, Monnier, Cardenne, d'Everlange et Cusse. M. d'Alzon communique les règles d'un Tiers-Ordre qu'il se propose d'établir. On fait observer que le nom de *Tiers-Ordre* supposant un *Ordre*, on ne peut pas en ce moment donner ce nom à l'*Association de l'Assomption* et qu'il vaudrait mieux s'en tenir à cette dernière dénomination. Cette proposition est adoptée. La discussion s'engage ensuite sur la coulpe prescrite par les règles de l'Association, au chapitre des réunions. Cette disposition est provisoirement maintenue. Les anciens élèves de la maison pourront faire partie de l'Association, mais seulement après qu'ils auront entièrement terminé leurs études." Cahier 26 p. 1.
On trouvera en Appendice le projet de règle de l'Association, que l'abbé d'Alzon lut au cours de ces deux séances et qui fut ensuite la règle dite du Tiers-Ordre.1. D'après une copie. Voir des extraits dans *Notes et Documents*, t. III, p. 64.
2. Voici le procès-verbal de la réunion dont il s'agit ici. "Séances préparatoires du 29 et du 30 septembre 1845. Présents: MM. d'Alzon, Tissot, Surrel, Henri, Germer-Durand, Monnier, Cardenne, d'Everlange et Cusse. M. d'Alzon communique les règles d'un Tiers-Ordre qu'il se propose d'établir. On fait observer que le nom de *Tiers-Ordre* supposant un *Ordre*, on ne peut pas en ce moment donner ce nom à l'*Association de l'Assomption* et qu'il vaudrait mieux s'en tenir à cette dernière dénomination. Cette proposition est adoptée. La discussion s'engage ensuite sur la coulpe prescrite par les règles de l'Association, au chapitre des réunions. Cette disposition est provisoirement maintenue. Les anciens élèves de la maison pourront faire partie de l'Association, mais seulement après qu'ils auront entièrement terminé leurs études." Cahier 26 p. 1.
On trouvera en Appendice le projet de règle de l'Association, que l'abbé d'Alzon lut au cours de ces deux séances et qui fut ensuite la règle dite du Tiers-Ordre.
3. L'abbé d'Everlange.
4. Il s'agit toujours des billets souscrits pour les Bénédictins: Pitra prétendait qu'il y en avait pour 9000 francs, Bailly pour 5000 francs, seulement et que les Bénédictins ne lui ayant jamais parlé des 4000 autres, il ne les payerait pas. De fait, il ne paya que les 5000 francs, avec l'argent que lui avança la supérieure des Assomptiades et que l'abbé d'Alzon avait envoyé de Nîmes, sans en rien dire à son hôte de Paris. Voir la lettre de Bailly à l'abbé d'Alzon, du 8 octobre 1845, qui débute ainsi: "Un de vos billets, 3000 francs, a été payé par moi avec l'argent prêté par Mme Milleret, à qui j'ai fait obligation personnelle de cette somme, ensemble d'une autre somme de 2000 francs pour le payement d'un billet de 2000 francs que je cherche et qui n'a pas été trouvé jusqu'à ce jour. Il paraît probable que, dans la bagarre, les Bénédictins l'auront payé pour un autre."
5. Decker, qui se rendit, en effet, à Nîmes.