Vailhé, LETTRES, vol.2, p.340

26 oct 1845 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il ne peut s’occuper de Frères convers. -Commissions. -Il ira à Paris prêcher le prochain Carême. -Conditions qu’il met à prendre la direction du collège Stanislas. -Pourquoi transporter à Paris le noviciat qui va bien à Nîmes?

Informations générales
  • V2-340
  • 0+418|CDXVIII
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.340
Informations détaillées
  • 1 CAREME
    1 CORPS ENSEIGNANT
    1 FRERES CONVERS
    1 LIVRES
    1 NOVICIAT
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    2 ALLIES, THOMAS
    2 BERTULPHE
    2 BONNETTY, AUGUSTIN
    2 BOUSSINET, ROCH-MARIE
    2 BRUNEL, NUMA
    2 DELAGE
    2 GOURAUD, HENRI
    2 GRATRY, ALPHONSE
    2 HENRI, EUGENE-LOUIS
    2 SAUVAGE, EUGENE-LOUIS
    3 NIMES
    3 PARIS, COLLEGE STANISLAS
    3 PARIS, RUE BABYLONE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 26 octobre 1845.
  • 26 oct 1845
  • Nîmes,
La lettre

Ma chère enfant,

Votre Frère convers ne me va pas, parce que j’ai malheureusement trop à faire pour m occuper de Frères convers et que je ne sais pas à qui je pourrais confier ce soin pour cette année. Un jeune homme, M. Brunel, négociant de Nîmes, ira prendre vos commissions. Pourriez-vous faire demander à M. Bonnetty, rue Babylone, n° 6, de vous remettre des volumes qu’un Anglais a dû lui porter pour moi(2)? Pourriez-vous aussi vous charger des cachets de l’Assomption de Nîmes? Il en faut deux, l’un pour cacheter, l’autre pour marquer les livres et autres objets.

La question de Stanislas me paraît immense. Quitter Nîmes en ce moment serait une sottise et une faute. M. Gratry n’a à se plaindre que parce qu’il n’a pas su former des hommes. Dieu permet qu’il s’en forme ici. Il faut poursuivre. Voici ce que je propose:

1° J’irai prêcher une retraite à Stanislas, la première semaine de Carême 1846.

2° Je ferai tout ce que je pourrai pour arriver le plus tôt possible.

3° Je n’arriverai qu’avec des aides, et il faut que je les prépare.

4° Je puis promettre à M. Gratry un aide excellent, qui fait ici les fonctions de préfet de discipline et qui les comprend parfaitement à ma manière. J’ai besoin de le garder encore quelque temps, mais je le céderai au mois d’octobre(3).

5° Je pourrais très bien m’entendre avec M. Boussinet, le préfet des clercs de Stanislas. C’est un vieil ami de Séminaire? Il a tout ce qu’il faut pour faire à merveille.

6° Je promets de chercher ici encore des hommes et de les envoyer à Stanislas comme maîtres d’études et surveillants.

Quant à moi, je vous avoue que je persiste dans mes idées de n’arriver que lorsque je pourrai m’entourer de quelques hommes sur lesquels je puisse compter pour m’aider. M. Gratry et M. Delage ne suffisant pas, je ne suffirais pas non plus. Supposé que M. Gratry voulût absolument se retirer, M. Gouraud ne pourrait-il pas faire une convention pour trois ans avec quelqu’un ou essayer M. Boussinet? Je vous assure que, si M. Boussinet le veut, il peut très bien tenir la maison. Le préfet de discipline que je proposais, M. Henri, est très propre à bien recevoir les parents et à décharger M. Gratry de cet embarras. Il tient, ici, une partie de la comptabilité, et, sous ce rapport, M. Gratry pourrait, s’il le voulait, s’en rapporter à lui. Il faut à cela une réponse, afin que je prépare M. Henri, qui a toute confiance en moi et qui, depuis quelque temps, s’est réellement développé extrêmement bien.

Voilà, ma chère enfant, en résumé ce que j’écrirai demain à M. Gouraud, car aujourd’hui le temps me manque complètement. L’idée de faire un noviciat à Paris me plaît très fort, mais puisqu’il va assez bien ici, pourquoi le déplacer dans ses commencements? M. Sauvage, qui loge provisoirement ici, me disait ce matin encore qu’il n’aurait jamais pu se faire une idée de l’esprit d’union qu’il voit régner parmi nous. Des déplacements ne le rompraient-ils pas avant qu’il ne fût entièrement consolidé?

Adieu, ma chère fille. Prions beaucoup, afin qu’avec la grâce de Dieu nous fassions tout ce que Notre-Seigneur a le droit d’attendre de nous pour sa gloire. Il faut que je m’arrête.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie. Cette lettre est citée en grande partie dans *Notes et Documents*, t. III, p. 185 sq.1. D'après une copie. Cette lettre est citée en grande partie dans *Notes et Documents*, t. III, p. 185 sq.
2. Les ouvrages envoyés par le docteur Allies.
3. L'abbé Henri.