Vailhé, LETTRES, vol.2, p.370

18 nov 1845 [Nîmes], MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Nouvelles diverses. -Questions d’affaires.

Informations générales
  • V2-370
  • 0+426|CDXXVI
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.370
Informations détaillées
  • 1 CAPITAUX EMPRUNTES
    1 ESPRIT ETROIT
    1 HABIT RELIGIEUX
    1 MATIERES SCOLAIRES
    1 ORGUES
    1 POSTULAT
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 SOUFFRANCE
    1 TRAITEMENTS
    1 VENTES DE TERRAINS
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 GABRIEL, JEAN-LOUIS
    2 HENNINGSEN, EMILE DE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 18 novembre 1845.
  • 18 nov 1845
  • [Nîmes],
La lettre

Je ne sais trop où j’ai mes idées, ce matin. Je déchire une immense lettre qui n’a pas le sens commun d’obscurité. J’avais traduit, une heure, de l’allemand, et ma tête se ressent encore des brouillards tudesques. Permettez- moi, en échange de votre lettre si bonne, de vous répondre seulement quelques lignes.

1° Envoyez-moi Emile. Mais faut-il lui donner un traitement ou payer ses dettes, sauf à l’entretenir comme un simple religieux? Répondez-moi -n’est-ce pas?- et dites-moi votre avis.

2° Vous avez parfaitement raison de garder ma lettre à Soeur Marie-Aug[ustine], mais vous avez tort d’être embarrassée pour me le dire.

3° Il y a longtemps que je m’aperçois que j’ai l’esprit obtus, et je m’en veux horriblement de vous en faire souffrir les conséquences. Il faut que vous soyez bonne jusqu’au bout et que vous ayez la patience de continuer à me parler avec la même ouverture, même lorsque vous vous direz en me parlant: Il ne comprendra pas. Soyez sûre pourtant que je m’en veux bien de vous avoir fait de la peine; et toutefois, en vous écrivant, j’étais trop, il me le semble, sous l’impression de Dieu, pour que je ne doive pas croire qu’il y avait dans mes paroles quelque chose d’utile.

4° Je ne puis, avec la meilleure volonté du monde, vous promettre 15,000 francs pour le 15 décembre. Je suis empêché par un emprunt qui se négocie ou une terre qui se vend. Il serait très possible que je les eusse, mais cela n’est pas du tout sûr, et j’aime mieux vous en prévenir. Et cependant, d’ici à peu, j’aurai une belle somme à vos ordres. Mais je ne puis préciser l’époque.

5° Croyez-vous qu’Emile ait un jour quelque chose à lui?

6° Je ferai partir nos jeunes postulantes par la première occasion. J’en ai perdu une, très bonne, l’autre jour.

7° N’oubliez pas l’harmonium, les cachets et l’habit.

8° Plusieurs de nos jeunes gens veulent prendre mon habit de nuit. Je suis embarrassé pour savoir si je dois le permettre.

9° Je vais assez fortement, pour le quart d’heure et depuis quelque temps.

Adieu, chère enfant. Quelle lettre sèche en comparaison de la vôtre si bonne et si cordiale! Vous savez cependant que je pense et que je sens plus que je ne dis. Adieu. Tout à vous en Notre-Seigneur.

J’ai prié pour M. Gabriel au sujet des retraites; je crains d’avoir échoué. Mille choses à nos filles.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie.