Vailhé, LETTRES, vol.2, p.387

3 dec 1845 [Nîmes], MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Nouvelles de Beiling. -Enfin, les quatre postulantes de l’Assomption partiront bientôt.

Informations générales
  • V2-387
  • 0+431|CDXXXI
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.387
Informations détaillées
  • 1 COLERE
    1 CONFESSIONNAL
    1 CONSENTEMENT
    1 DEFAUTS
    1 MUSIQUE RELIGIEUSE
    1 NOEL
    1 NOVICIAT
    1 ORAISON
    1 POSTULANT
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 SACERDOCE
    1 SAINTE COMMUNION
    1 SANTE
    1 SURVEILLANCE DES ELEVES
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 BEILING, ADOLPHE
    2 BEILING, MADAME
    2 BOURDET, MARIE-FRANCOISE
    2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
    2 ROUX
    2 ROUX, MARIE-MARGUERITE
    3 MUNICH
    3 PARIS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 3 décembre 1845.
  • 3 dec 1845
  • [Nîmes],
La lettre

Cette fois vous aurez un volume in-4° pour l’in-8° que vous m’avez adressé. Votre lettre sur Beiling était écrite ab irato. Ce pauvre garçon a bonne volonté, mais il est maladroit. Ainsi il est fou pour la musique, et c’est à cause de lui que, le jour de la Conception, on ne chantera pas une messe en musique. On le prie de se préparer, et, parce qu’il se fie à son talent supérieur, il chante tout de travers. quand le moment est venu. L’harmonie ne règne pas ici entre mes musiciens, et le pauvre Beiling est accusé de faire faire de fausses notes. Cependant, il faut dire qu’il y a amendement. 1° Il est venu aujourd’hui à la méditation. 2° Il a communié dimanche dernier. 3° J’ai eu une conversation sérieuse avec lui et j’espère qu’il comprendra. Je lui ai parlé très amicalement, mais très fortement. Il a paru comprendre et j’espère que, peu à peu, il s’y mettra, car il m’a témoigné les meilleures intentions. Je ne lui ai pas dissimulé que j’étais peiné de voir qu’il fût le moins zélé de tous les habitants de la maison. Je lui ai parlé de son idée de se faire prêtre, et je l’ai engagé sérieusement à réfléchir sur la notion qu’il devait se former de la vocation ecclésiastique, et de la nécessité de se corriger soi-même de certains défauts pour pouvoir les corriger chez les autres. Il est entré à merveille dans ma manière de penser. Nous verrons si sa conduite subira quelque amélioration. Je vais le charger de faire quelquefois la surveillance, afin de l’accoutumer peu à peu. Mais je ne veux pas encore le brusquer. Il y a quelques indices qui m’ont fait plaisir chez lui. Ainsi, tout l’argent qu’il gagne part pour Munich. Je vous ai déjà envoyé 100 francs, mais il veut que je lui fasse partir encore quelque chose, et sur cet article je voulais vous consulter pour avoir votre avis. Ne convient-il pas qu’il se réserve quelque chose? Je crains que sa mère ne le suce le plus joliment du monde et qu’ensuite il se trouve sans aucune ressource.

Décidément, les places de nos jeunes postulantes sont retenues pour le dimanche 14, à 5 heures du soir; elles arriveront probablement à Paris le jeudi suivant, dans la soirée. Je vous préviendrai à l’avance, afin que vous ayez la bonté de les envoyer chercher. Elles partent toutes quatre. J’ai enfin obtenu le consentement du père de Mlle Roux. Ce n’a pas été sans quelque peine, mais enfin nous avons ce que nous voulons, et, à moins de quelque nouvelle anicroche, Soeur Th[érèse]-Em[manuel] aura avant Noël quatre filles à former. Les relations, en dehors du confessionnal, que j’ai dû avoir avec Mlle Roux m’ont fait voir en elle quelque chose de mieux que je n’avais cru d’abord. Il n’y a donc que Mlle Bourdet, que je crois capable de devenir une très bonne fille, mais qui ne m’est pas aussi positivement connue. Il est inutile de vous faire observer qu’il faudra vous défier de l’esprit du pays qui enivre quelquefois ces petites têtes. Quoiqu’elles soient toutes dans les résolutions les plus admirables, il est toujours bon de se tenir en garde.

Rassurez-vous sur ma santé: elle est très bonne. Adieu. Il faut que je ne manque pas le courrier.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie.