Vailhé, LETTRES, vol.2, p.393

10 dec 1845 Nîmes, BAILLY_MONSIEUR

Il a répondu à toutes les lettres, mais n’a pas envoyé d’argent, parce qu’il n’a pas à en prêter. -20,000 francs de déficit au collège. -Il se rendra à Paris en Carême.

Informations générales
  • V2-393
  • 0+434|CDXXXIV
  • Vailhé, LETTRES, vol.2, p.393
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 CAREME
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 DEFICITS
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 INTERETS
    1 PARESSE
    1 RESSOURCES FINANCIERES
  • A MONSIEUR EMMANUEL BAILLY.
  • BAILLY_MONSIEUR
  • le 10 décembre 1845.
  • 10 dec 1845
  • Nîmes,
La lettre

Bien cher Monsieur Bailly,

Je trouve votre petite lettre au retour d’une course, et je ne veux pas que vous accusiez plus longtemps ma paresse ou mes oublis. Je vous assure que j’ai répondu à toutes vos lettres: je les aime trop pour y avoir manqué. Il est vrai que la dernière ne vous promettait pas de l’argent, et comme malheureusement je n’en ai pas davantage aujourd’hui, je ne puis rien vous dire de bien agréable.

Hélas! cher ami, moi aussi, j’ai besoin d’argent pour mes affaires. Il me faut acheter des maisons, il me faut payer des intérêts, et je suis souvent à tirer le diable par la queue. Rien ne rend aussi égoïste. Encore, si j’avais assez d’élèves! Mais quoique beaucoup plus nombreux que l’année dernière, je serai pour le moins, cette année, en dessous de 20,000 francs; ce qui, ajouté à presque autant de l’année dernière, donne bien un déficit de 40,000 francs, sans parler du reste. D’après mes prévisions, je compte bien l’année prochaine faire mes frais, mais il est possible que je me trompe encore. Que faire en pareille circonstance? N’est-il pas urgent de ne pas trop perdre son crédit, quand on pense qu’avant peu il sera nécessaire d’y faire une forte entaille?

Je tâcherai d’aller vous voir au Carême. Il est possible qu’alors je puisse vous être bon à quelque chose, mais j’aurais besoin de causer avec vous.

Adieu, cher père. Ne m’en veuillez pas trop, si je n’entre pas dans tous vos désirs, mais ayez pitié de moi et aimez-moi toujours.

E. d'Alzon.
Notes et post-scriptum