Vailhé, LETTRES, vol.3, p.31

2 feb 1846 Nîmes, BEVIER Marie-Augustine ra

Remerciements pour sa dissertation sur les deux parties de l’humanité. -Il est bien édifié des efforts qu’elle fait vers la sainteté. -Il en fait aussi, de son côté.

Informations générales
  • V3-031
  • 0+453|CDLIII
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.31
Informations détaillées
  • 1 ETRE HUMAIN
    1 REFORME DU CARACTERE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SALUT DES AMES
    2 BEILING, ADOLPHE
    2 SAINT-JULIEN, MARIE-GONZAGUE
    3 MIDI
    3 NIMES, GRAND SEMINAIRE
    3 PARIS
  • A LA SOEUR MARIE-AUGUSTINE BEVIER (1).
  • BEVIER Marie-Augustine ra
  • le 2 février 1846.
  • 2 feb 1846
  • Nîmes,
La lettre

Que je voudrais pouvoir répondre un peu longuement à votre bonne lettre, ma chère fille! Le temps me manque, malheureusement. M. Beiling nous quitte, et je veux lui donner un mot pour mes filles de Nîmes. Cependant, iI faut absolument que je vous remercie de tout ce que vous me dites sur le respect dû à l’humanité complétée dans ses deux moitiés. Je suis allé le lire au Grand Séminaire, et l’on a été entièrement de votre avis. Je vous dis ceci, uniquement pour vous prouver le bon esprit des gens du Midi, en général, et des professeurs du Séminaire de Nîmes, en particulier. Ils pensent absolument comme vous. Vous voyez donc, ma chère fille, que s’il y a des impertinents dans nos contrées, il y a aussi des gens raisonnables, ou qui ont envie de le devenir en mettant à profit vos sages dissertations. Ceci doit vous encourager à les poursuivre et à me les communiquer, afin que j’en fasse part en temps et lieu convenables. Je vous promets de vous en renvoyer toute la gloire.

Mais M. Beiling est là qui attend, et c’est bien dommage; car, après vous avoir parlé de votre bonne lettre, j’aurais voulu vous parler un peu de vous, à qui je pense bien souvent devant le bon Dieu. Je vous assure que, malgré mes mauvaises remarques, je suis bien édifié, quand je songe à tous les efforts que vous faites pour devenir bonne et sainte, et que je suis bien honteux de ne pas vous donner sur ce point l’exemple, comme je le devrais. Il faut pourtant avouer que je fais quelques petits efforts. Mais savez-vous ce qui arrive? C’est que les boutons ne me poussant plus au dehors viennent au dedans de la bouche, et bientôt je ne pourrai plus parler. Quel dommage, allez-vous dire, en vous moquant de moi! Je suis tout à fait de votre avis. Quand je serai muet, peut-être réfléchirai-je un peu plus à ma conversion, à laquelle je veux me mettre à travailler sérieusement, d’ici à ce que je vous arrive, afin de vous donner un peu de ce que vous avez certainement déjà, mais que l’on ne saurait trop augmenter.

Il faut que Soeur Marie-Gonzague me permette de ne pas lui écrire aujourd’hui. Le temps me fait absolument défaut, et je ne sais si vous pourrez déchiffrer ce gribouillage, que je n’ai pas le temps de relire.

Adieu, ma chère enfant. Tout vôtre en Notre-Seigneur avec une véritable affection paternelle.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie. Réponse à une lettre du 13 janvier, qui démontre que la femme complète l'homme et qu'elle lui est supérieure sur bien des points.