Vailhé, LETTRES, vol.3, p.39

6 mar 1846 [Paris], CARBONNEL Marie-Vincent ra

Il désire que ses excellentes dispositions actuelles se maintiennent. -La supérieure de l’Assomption la juge comme lui. -Recommandations surnaturelles. -Nouvelles de ses soeurs.

Informations générales
  • V3-039
  • 0+456|CDLVI
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.39
Informations détaillées
  • 1 EFFORT
    1 PERSEVERANCE
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 VIE SPIRITUELLE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 CARBONNEL, ANTOINETTE
    2 CARBONNEL, ISAURE
    2 GOUBIER, VITAL-GUSTAVE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
  • A MADEMOISELLE ANAIS CARBONNEL (1).
  • CARBONNEL Marie-Vincent ra
  • le 6 mars 1846.
  • 6 mar 1846
  • [Paris],
La lettre

J’ouvre à l’instant votre lettre, ma chère enfant, et je veux vous prouver par ma promptitude à vous répondre le plaisir qu’elle me fait. Vous me paraissez, pour le moment, dans une disposition excellente d’âme et de coeur. Je ne puis vous dire à quel point je désire voir cet état se soutenir; car il ne s’agit pas seulement d’une disposition de quelques jours, il faut quelque chose de soutenu, de persévérant, de fort.

7 mars.

Depuis hier, pas un moment à moi. Aujourd’hui, je m’enferme pour vous écrire à vous et à M. Goubier, sous le couvert ds qui cette lettre voua parviendra. Je ne vous dirai rien de la bonne supérieure de l’Assomption, sinon qu’elle est parfaitement disposée à votre égard. Je lui dirai de vous écrire; mais souvenez-vous bien qu’avec la meilleure volonté du monde elle ne pourra guère vous juger que par moi. Il est impossible qu’il en soit autrement. Mais cependant la certitude qu’une autre que moi juge absolument de la même manière que je le fais ne peut que vous donner du repos. Je tâcherai que la lettre qu’elle vous écrira vous le procure.

Maintenant, que devez-vous faire, à quoi devez-vous vous appliquer pendant mon absence? Il me semble inutile et même dangereux de chercher toujours quelque chose de nouveau. Revenons à ce dont nous étions convenus. Avez-vous fait quelques progrès dans la patience, dans la douceur, dans l’esprit surnaturel de charité? Etes-vous réellement dans l’état d’un abandon complet à la volonté de Dieu? Pour moi, je ne puis vous dire à quel point je suis impressionné par la pensée que vous me confiez le soin de votre avenir et de votre vocation, d’une manière aussi absolue. Je pourrai me tromper, ma chère enfant, parce que je ne suis pas infaillible; mais soyez bien convaincue que, si je pouvais l’être, ce serait surtout pour vous, afin de correspondre à cette confiance si bonne que vous me témoignez et qui, je dois vous le dire, me fait du bien.

Quoique je sois assez distrait, ici, par mille et une affaires, il faut bien vous dire que la pensée de ce que nous ferons me préoccupe toujours. Sera-t-il possible d’agir de concert avec votre soeur aînée? Je le désire, mais quelquefois je ne l’ose guère espérer. Elle m’écrit une lettre bien amère, et pourtant je suis sûr qu’elle a l’intention d’être bonne, et c’est de l’intention que je veux lui savoir gré. Vous ne me dites rien d’elle ni de Mlle Antoinette(2). Veuillez dire à cette dernière qu’il faut absolument qu’elle m’écrive, si elle ne l’a déjà fait quand cette lettre vous parviendra.

Pour vous, mon enfant, encore une fois, soyez forte, énergique dans votre douceur; soyez victime dans l’humilité de votre croix, et prenez la résolution, chaque jour, de vous abandonner un peu plus à la miséricorde très paternelle de Dieu.

Adieu, chère enfant. Tout à vous en Notre-Seigneur.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie.
2. Autre soeur de Mlle Anaïs.