Vailhé, LETTRES, vol.3, p.46

30 mar 1846 [Paris], MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Le dîner de Stanislas. -Eloge par l’abbé Gratry de la méthode d’enseignement des religieuses Assomptiades.

Informations générales
  • V3-046
  • 0+459|CDLIX
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.46
Informations détaillées
  • 1 ENSEIGNEMENT
    1 LIVRES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 REPAS
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 COMMARQUE, MARIE-THERESE DE
    2 DUBOIS, PAUL-FRANCOIS
    2 GIRARD, GR.
    2 GRATRY, ALPHONSE
    2 LA ROCHEJAQUELEIN, MADAME DE
    2 MICHEL, ERNEST
    2 SALVANDY, NARCISSE DE
    2 VERON, PAUL
    3 PARIS, COLLEGE STANISLAS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 30 mars 1846.
  • 30 mar 1846
  • [Paris],
La lettre

Ma chère Mère,

Hier, en vous quittant, l’esprit tout rempli de ce que j’avais entendu à l’examen, j’allai déjeuner au collège Stanislas, où, comme vous savez, je devais faire la connaissance de l’abbé Véron. On parla, bien entendu, éducation, et je déclarai hautement, pour accomplir les prescriptions de Soeur Marie-Aug[ustine], que je venais d’assister à un examen de petites filles, comme n’en subiraient pas de grands écoliers de certains cours de philosophie. Je croyais dire du nouveau, quand l’abbé Gratry, qui prétend devoir sa grande douceur de moeurs à son éducation faite en partie dans un pensionnat de demoiselles, prit la parole, et, étendant la main avec l’air que vous lui savez, dit: « Je connais ça -Comment, vous connaissez ça? » repris-je tout étonné. « Sans doute, poursuivit l’abbé Gratry. Voyez-vous, il y a dans le monde un M. Michel. Eh bien! ce M. Michel a publié un livre du P. Girard, et comme l’application en a été faite chez les Dames de l’Assomption (vous voyez que je sais l’affaire), il en a entretenu le ministre, chez qui il va quelquefois le soir. Et moi, je vous dirai plus. Je vous dirai donc que M. le ministre voudrait faire faire un rapport détaillé sur les procédés de cette méthode, confirmés par l’expérience; et précisément il m’a chargé, comme prêtre, d’aller voir un jour ces dames, pour savoir d’elles si elles ne pourraient pas permettre qu’on allât chez elles pour prendre des renseignements sur les résultats. Il y a plus encore;, M. Dubois(2), à qui M. d’Alzon avait parlé l’année dernière de ces dames, a grande envie de les connaître et me parlait, l’autre jour, de m’accompagner chez elles, lorsque j’irai leur faire part des intentions du ministre. Vous voyez, ajouta M. Gratry avec son air fin, que je connais ça. »

Faites, ma chère Mère, ce que vous voudrez de ce renseignement. Peut-être ferez-vous bien d’écrire un mot à M. Gratry. Je ne pus lui demander d’autres explications: il nous quitta pour aller voir Mme de la Rochejaquelein qui le faisait demander. Peut-être aussi Soeur Marie-Augustine fera-t-elle bien de s’exercer à quelques examens préparatoires, afin de n’être pas trop embarrassée, comme elle prétendait l’être hier.

Adieu, ma Révérende Mère. Si je puis, j’irai manger demain les poissons de Soeur Marie-Thérèse, mais bien sûr ce sera pour jeudi. Votre bien dévoué serviteur.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie. Voir *Les origines de l'Assomption*, t. II, p. 455 sq.1. D'après une copie. Voir *Les origines de l'Assomption*, t. II, p. 455 sq.
2. Dubois était alors directeur de l'Ecole normale supérieure. Ce fait prouve que le P. d'Alzon entretenait avec lui de bonnes relations.