Vailhé, LETTRES, vol.3, p.47

15 apr 1846 [Paris], MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

La force de leur union devant Dieu doit consister en ceci: qu’ils se devront beaucoup l’un à l’autre en fait de prières et de sacrifices.

Informations générales
  • V3-047
  • 0+460|CDLX
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.47
Informations détaillées
  • 1 PAIX DE L'AME
    1 PREDICATIONS DE CAREME
    1 UNION DES COEURS
    2 AUBIGNY, MADAME D'
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 15 avril 1846.
  • 15 apr 1846
  • [Paris],
La lettre

Ma chère enfant,

Vous avez parfaitement fait de m’écrire. Je viendrai vous voir demain, vers 4 heures, ma soeur et Mme d’Aubigny devant aller vous voir dans l’après-midi. A mesure que la préoccupation du Carême s’en va je sens que je reviens comme par une inclinaison naturelle vers Dieu, notre oeuvre et vous.

Je me suis occupé toute la journée, avec une délectation de coeur que j’espère vous faire partager, de ce qui vous était personnel et de ce qui devait nous réunir dans le travail que Dieu nous demande de commencer. Or, voici ce que je ressens: c’est qu’il faut que nous nous devions beaucoup l’un à l’autre, et que c’est dans cette dette réciproque que nous devons faire consister la force de notre union devant Dieu, sans nous inquiéter si l’un donne plus et l’autre moins, parce que nous donnerons chacun tout ce que nous pourrons, selon notre capacité, et que celui qui donnera plus ne reprochera pas à celui qui donnera moins de ne pas donner davantage, puisqu’il ne peut donner que tout ce qu’il a et que lui demander davantage, c’est lui demander l’impossible. D’autre part, celui qui donnera moins se reconnaîtra simplement débiteur, sans orgueil ou amour-propre. Or, si nous traitons sur ce pied, il est impossible que bientôt nous ne soyons pas en parfaite harmonie.

Je conjure Notre-Seigneur, ma chère enfant, de vous donner un peu de paix par moi. Tout ce que je puis vous dire, c’est que vos agitations me faisant vous connaître toujours un peu plus, c’est avec un abandon toujours plus entier que je suis absolument tout vôtre dans le coeur de notre divin Maître(2).

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie.
2. En réponse à une lettre de la Mère Marie-Eugénie de Jésus parlant vaguement d'un froissement, survenu au cours d'une conversation à Paris, et dont l'objet précis ne fut indiqué que dans la lettre du 10 septembre 1846. Ce malaise, anodin du reste, fut aussi vite réglé que connu, bien qu'il ait influé sur la correspondance de cette époque.