Vailhé, LETTRES, vol.3, p.292

27 aug 1847 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il pourrait aller à Paris en septembre. -Terrain qu’on lui offre à Beaucaire pour son collège. -Nouvelles.

Informations générales
  • V3-292
  • 0+542|DXLII
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.292
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 BATEAU
    1 CHEMIN DE FER
    1 REPOS
    1 VOYAGES
    2 CARDENNE, VICTOR
    2 CHATEAUBRIAND, FRANCOIS-RENE DE
    2 JELOWICKI, ALEXANDRE
    2 KAJZIEWICZ, JEROME
    2 LOUIS, SAINT
    2 MACRINE, MERE
    2 PIE IX
    2 RENE, ROI
    2 THERESE, SAINTE
    3 ARLES
    3 BEAUCAIRE
    3 BORDEAUX
    3 CHALAIS
    3 COUCHANT
    3 LANGUEDOC
    3 LEVANT
    3 MARSEILLE
    3 MIDI
    3 MONT VENTOUX
    3 NORD
    3 PARIS
    3 RHONE, DEPARTEMENT
    3 ROME
    3 SETE
    3 TARASCON
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 27 août 1847 (Transverbération du coeur de sainte Thérèse).
  • 27 aug 1847
  • Nîmes,
La lettre

Ma chère enfant,

Je ne vous enverrai pas les six lettres ou essais de lettre que j’ai faits pour répondre à la vôtre du 20; celle du 26 m’a remis le coeur au large(2). Je viens de dire la messe pour vous aux Carmélites. C’est chez elles la fête du coeur de sainte Thérèse. J’ai demandé que le vôtre fût percé d’amour de Dieu; ce serait, je crois, le seul moyen de le guérir.

Je suis surchargé d’affaires, je n’ai qu’un mot à vous dire. Voulez-vous que je m’arrange pour partir de Chalais le 25 septembre? Comme je n’irais, cette fois, à Paris que pour vous, informez-vous s’il n’y aurait pas près de votre couvent un hôtel logeable pour moi. Je vous resterais cinq ou six jours et je reviendrais ici, sans qu’on se doute de rien. J’ai trouvé cette combinaison(3). Si elle vous paraît bonne, elle s’exécutera. Il sera inutile, cette fois, de m’occuper d’autre chose que de vous. Au mois de décembre, je ferai mes affaires que j’avais espéré combiner avec les vôtres. Ce n’est pas vous qui êtes à mon service, c’est moi qui suis au vôtre et qui suis heureux de vous le prouver. Une affaire d’achat pour les Carmélites m’empêche de dormir tous ces jours-ci.

Je suis allé hier à Beaucaire pour un terrain que je voudrais pour mon collège. L’un des angles du bâtiment formerait le point de jonction du chemin de fer de Beaucaire et de celui de Marseille, en suivant la route de Cette et de Bordeaux. Au Nord, on n’aurait qu’un talus bien aride; mais au Levant le mont Ventoux, le château du roi René à Tarascon, la chapelle romane avec son clocheton où saint Louis partant pour les Croisades entendit la messe, la belle tour triangulaire de l’ancien château de Beaucaire; au Midi et au Couchant, Arles et ses longues plaines, où M. de Chateaubriand voulait mourir, les bateaux à vapeur du Rhône, dont on n’aperçoit malheureusement pas les eaux. Le sol est un peu aride là où l’on bâtirait. Mais on n’a pas besoin de fraîcheur pour des cours qu’on disposerait en terrasses, et, plus bas, pour l’été, on pourrait avoir de beaux ombrages, car le terrain est sur un plan assez incliné et le canal du Languedoc en forme presque la limite.

Je n’ai pas le courage de vous parler aujourd’hui plus longtemps, car vous m’avez bien brisé avec votre lettre du 20, et pourtant je sens bien que je suis tout vôtre dans toute la vérité du mot.

M. Cardenne m’avait assuré qu’il dormait sept heures. Il y en avait bien assez comme cela. Je croyais pouvoir me fier à lui. J’ai écrit à Rome au P. Jélowicki sur M. Il fera parler au Pape, j’en suis sûr, par la Mère Macrine ou par le P. Jérôme. Adieu, ma fille. Ce sont là des services que je suis heureux de vous rendre, si je ne suis pas capable de mieux. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie. Voir *Notes et Documents*, t. IV, p. 55.1. D'après une copie. Voir *Notes et Documents*, t. IV, p. 55.
2. La copie donne deux fois la date du 26; il y a certainement une erreur.
3. Quelques jours après, la combinaison ne lui convenait plus à lui. même et le voyage fut remis à décembre. Nous n'avons pas de lettre du P. d'Alzon à la Mère Marie-Eugénie de Jésus pendant près de quatre mois, et celles de la supérieure nous manquent complètement.