Vailhé, LETTRES, vol.3, p.320

4 mar 1848 Paris, FABRE_JOSEPHINE

Divers conseils spirituels et diverses mortifications qu’il lui propose au début du Carême.

Informations générales
  • V3-320
  • 0+556|DLVI
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.320
Informations détaillées
  • 1 CAREME
    1 DEFAUTS
    1 JEUNE CORPOREL
    1 MALADIES
    1 ORAISON
    1 PENITENCES
    1 VIE SPIRITUELLE
    2 FABRE, JOSEPH
    2 FABRE, MADAME JOSEPH
    3 NIMES
  • A MADEMOISELLE JOSEPHINE FABRE (1).
  • FABRE_JOSEPHINE
  • le 4 mars 1848.
  • 4 mar 1848
  • Paris,
La lettre

Ma chère fille,

J’ai un grand regret de ne vous avoir pas écrit plus tôt. Il faut me pardonner, parce que j’ai été très souffrant et très occupé. Je ne veux cependant pas retourner à Nîmes sans vous avoir répondu. Je crois, ma bonne enfant, que, d’ici à quelque temps, nous pourrons nous entendre de vive voix mieux que nous ne le ferions par lettres. Cependant, comme je ne serai pas à Nîmes pour les premiers jours de Carême, je désire vous donner quelques avis pour vous le faire bien commencer.

1° Je désire que votre première résolution soit de le passer de manière à vous convertir entièrement. Que ce temps de pénitence soit réellement une époque de renouvellement pour votre coeur! Il faut que vous travailliez tout de bon à devenir une sainte, en triomphant de tous les défauts que je vous ai si souvent reprochés et dont vous êtes convenue avec moi.

2° Je veux que vous ajoutiez tous les jours, pendant le Carême, une demi-heure de plus à votre méditation, que, j’espère, vous n’avez point abandonnée. Cette demi-heure, vous la prendriez le matin ou le soir; peu importe.

3° Le jeûne vous fatiguera peut-être. Si vos parents insistent trop pour que vous ne jeûniez pas, cédez-leur; vous remplacerez le jeûne par quelque autre pénitence, à votre choix, et que je réglerai selon votre santé, quand je serai à Nîmes(2). Souvenez-vous seulement que, dans le temps présent, Dieu nous a donné des preuves trop visibles de sa colère, pour que nous ne devions pas faire de grands efforts pour l’apaiser.

4° Offrez-vous ou excitez-vous, du moins, à vous offrir comme une victime entre les mains de Notre-Seigneur et en union avec lui. Dieu seul peut savoir ce qu’il réserve à son Eglise, mais il est sûr qu’elle semble destinée à subir des crises épouvantables. Il faut donc faire effort pour obtenir que le temps des épreuves soit abrégé. Enfin, ma chère fille, élargissez votre coeur, afin qu’il soit digne de celui à qui vous voulez le donner sans partage. Qu’il soit à lui et pour toujours! C’est pour cela que je ne saurais trop vous le répéter: Veillez sur vous, tenez-vous dans la prière et le recueillement, entretenez-vous de pensées de foi, et Dieu sûrement vous aidera de sa main miséricordieuse à vous développer selon la perfection qu’il attend de vous.

Adieu, ma bien chère enfant. Je ne puis vous dire combien je serai heureux de vous revoir et combien, à la joie que j’en éprouve d’avance, je sens que je suis votre père.

Notes et post-scriptum
1. D'après la copie de la destinataire.
2. Le P. d'Alzon ne put rentrer à Nîmes que le 17 du mois de mars.