Vailhé, LETTRES, vol.3, p.332

9 apr 1848 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Réponses à diverses questions. -Ses inquiétudes à leur sujet.

Informations générales
  • V3-332
  • 0+563|DLXIII
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.332
Informations détaillées
  • 1 ARMEE
    1 EMPLOIS
    1 GUERRE CIVILE
    1 PARLEMENTAIRE
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 SOUCIS D'ARGENT
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 LA HANTE, DE
    3 BORDEAUX
    3 MONTPELLIER
    3 PARIS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 9 avril 1848.
  • 9 apr 1848
  • Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

J’arrive à l’instant de Montpellier, je trouve votre lettre et je me hâte d’y répondre. Le jeune homme que vous me proposez me va très bien, s’il est comme vous me le dites. Je lui donnerai 300 francs pour commencer; ce qui, avec la nourriture, etc., fait au moins autant que s’il était chez M. de la Haute. Quant à son frère, je ne puis rien promettre; mais si je suis content de lui, je ne refuserai pas de faire une faveur pour lui. Nous verrons cela l’an prochain. Vous pouvez le faire partir sur-le-champ; il sera mon secrétaire ou celui de M. Durand. Qu’il parte de suite, s’il doit venir.

Je veux vous prévenir qu’ici les bons du trésor s’escomptent à 50 %. Vous comprenez que je ne puis les accepter. Mais ce qui est encore plus sérieux, c’est que nous marchons à la guerre civile. Il y a, dans toutes les provinces, une irritation contre Paris au delà de toute expression. Bordeaux en est le foyer. Si une armée n’entoure pas l’Assemblée, je doute que l’on consente à ce qu’elle soit tenue à Paris. Si ce mouvement se propage -et je vous engage très fort à l’étudier,- il faudrait examiner si vous pouvez rester à Paris. Ne vous faites pas illusion. Il y a dans toutes les villes un peu importantes une sourde jalousie, qui, si elle est exploitée et développée par les circonstances, amènera de grandes perturbations. Prenez vos renseignements, car je crois qu’il y aurait peut-être à aviser. Où aller? me direz-vous. Hors Paris, ne fût-ce qu’à la campagne; peut-être plus loin. Cela me préoccupe beaucoup pour vous et pour toutes vos filles, qu’en ce moment je sens bien être les miennes.

J’ai d’autres préoccupations pénibles, mais cela ne regarde que moi et je me suis reposé dans le sang de Notre-Seigneur, dont c’est aujourd’hui la fête(2).

Adieu et tout à vous.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie. Voir *Notes et Documents*, t. IV, p. 235, 423.1. D'après une copie. Voir *Notes et Documents*, t. IV, p. 235, 423.
2. Le dimanche de la passion.