Vailhé, LETTRES, vol.3, p.333

11 apr 1848 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Réponses à des questions sur Lamartine et Buchez. -Articles qu’il vient d’écrire dans son journal. -Il a prié pour elle.

Informations générales
  • V3-333
  • 0+564|DLXIV
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.333
Informations détaillées
  • 1 ENGAGEMENT APOSTOLIQUE DES LAICS
    1 MAITRES
    1 PRESSE CATHOLIQUE
    2 ALZON, MADAME HENRI D'
    2 BOLZE, MADAME SIMEON
    2 BOLZE, MARIE-GERTRUDE
    2 BOLZE, SIMEON
    2 BUCHEZ, PHILIPPE
    2 LAMARTINE
    2 PIE IX
    2 PUYSEGUR, ANATOLE DE
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    2 PUYSEGUR, MARIE-THERESE DE
    3 FRANCE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 11 avril 1848.
  • 11 apr 1848
  • Nîmes,
La lettre

On me conjure, ma chère enfant, de vous prier d’obliger Louise Bolze à donner plus souvent des nouvelles à ses parents.

Les mots qui précèdent sont écrits depuis quelques jours déjà. Il y a un siècle que je ne vous ai écrit et je me hâte de répondre à votre lettre qui m’arrive. Je crois, en effet, que M. de L[amartine] ferait bien d’écrire au Pape, mais je crois aussi qu’il ne faudrait pas trop que des ecclésiastiques entrassent là-dedans. J’y verrai les plus graves inconvénients pour l’avenir. Il y a là quelque chose d’indélicat que je ne puis surmonter. Quant à Buchez, il faut certes l’encourager dans sa voie, mais ce sont les laïques et non les prêtres qui doivent consommer l’oeuvre. Du reste, qu’on ne se le dissimule pas, les catholiques verront dans cet acte une nouvelle persécution. Il n’en faut pas calculer la portée d’après nos sentiments personnels, mais d’après l’impression de toute la France catholique.

Le journal de nos Messieurs a excité des fureurs légitimistes incroyables. On se calme à présent. Le peuple nous vient. Les professeurs du dehors ont fait un club, le plus nombreux de tous; nous aurons mille personnes et plus, si nous voulons. On m’y voulait; jusqu’à aujourd’hui, j’ai refusé. J’avais dit qu’on vous envoyât notre journal; je vais le redire. Je vous ferai adresser un numéro où un article sur Ce que nous sommes est de moi. Dans le numéro d’aujourd’hui, il y a aussi de moi un mauvais article sur « Le maintien des droits de tous », et une lettre où je dis des injures au rédacteur, à propos d’un article de fuite qui parut dans le dernier numéro(2).

Ma mère voudrait beaucoup Alix. Je crois cependant que M. de Puységur votera pour qu’on vous la laisse(3).

Adieu, ma chère fille. Je ne veux pas manquer le courrier. Je ne puis vous dire la peine que j’ai à n’avoir pas toujours le don de tomber juste sur ce qui vous convient. J’ai prié pour vous aujourd’hui tout particulièrement. Je vous écrirai un peu plus long, au premier moment. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie, qui porte comme date le 10 avril.
2. Le numéro 10 du mardi 11 avril, a comme article de tête: "Du maintien de tous les droits par l'union et la liberté"; la lettre en question suit de près. L'article "Ce que nous sommes" avait paru dans le numéro 5, le jeudi 30 mars.1. D'après une copie, qui porte comme date le 10 avril.
2. Le numéro 10 du mardi 11 avril, a comme article de tête: "Du maintien de tous les droits par l'union et la liberté"; la lettre en question suit de près. L'article "Ce que nous sommes" avait paru dans le numéro 5, le jeudi 30 mars.
3. Alix de Puységur, nièce du P. d'Alzon.