Vailhé, LETTRES, vol.3, p.344

28 may 1848 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Eloge de Cardenne. -Excellent esprit de la maison de Nîmes. -Les agitations des partis ne doivent pas nous faire oublier l’oeuvre intérieure à édifier.

Informations générales
  • V3-344
  • 0+571|DLXXI
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.344
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 OFFICE DE JESUS
    1 PARTI
    1 SURVEILLANTS
    1 VOIE UNITIVE
    2 BUCHEZ, PHILIPPE
    2 CARDENNE, VICTOR
    3 NIMES
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 28 mai 1848.
  • 28 may 1848
  • Nîmes,
La lettre

Je ne veux pas laisser partir M. Cardenne, ma chère enfant, sans lui remettre quelques lignes pour vous. Je ne crois pas qu’il se doute le moins du monde que vous avez pu rien me dire de ses lettres. Interrogez-le, faites-le parler de manière à ce que, sans indiscrétion, vous puissiez m’en rendre compte. Du reste je montre toujours pour vous trop de vénération, pour qu’il ne soit pas sûr que tout ce qui me viendra par vous sera bien accueilli. Le pauvre enfant a eu quelques ennuis au sujet de ses sermons; il n’est pas aussi aimé qu’il pourrait l’être. C’est un peu sa faute, à quelques égards. Cependant, une maison composée d’hommes comme lui irait vite loin en perfection.

La maison de Nîmes va aussi bien que les événements le permettent. Les plus grands surtout sont animés d’un excellent esprit. Pourquoi n’ai-je pas des surveillants convenables? A part une dizaine d’élèves, tout le reste de la maison est un fond excellent, et comme les plus instruits vont réellement très bien, le pli, je l’espère, se prendra peu à peu pour tous.

Je vais voir si M. Cardenne pourra mettre dans sa malle quelques exemplaires de l’office de Jésus-Christ, car probablement vos Soeurs ne l’ont pas encore. S’il ne peut s’en charger, je vous l’adresserai par une autre prochaine occasion. Je vous remercie des détails que vous me donnez sur votre conversation avec Buchez. Je les garde pour moi, mais ils sont très précieux. Quant à vous, ma chère fille, je vous conjure, au milieu de vos préoccupations du dehors, de ne pas perdre la présence de Dieu et le sentiment qu’après tout nous avons une oeuvre intérieure à édifier, bien plus importante que les agitations des partis, auxquels nous ne pouvons faire après tout quelque bien que par la prière; tous nos pauvres efforts étant subordonnés à la disposition de la Providence et à ses vues mystérieuses qu’il ne lui plaît pas de nous révéler.

Adieu, ma chère enfant. On me dérange, et, avant le départ de M. Cardenne, je n’aurai plus un moment à moi(2). Mille choses à vos filles de ma part.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie. Voir *Notes et Documents*, t. IV, p. 313, 379.1. D'après une copie. Voir *Notes et Documents*, t. IV, p. 313, 379.
2. Cardenne se rendait momentanément dans sa famille qui habitait Fontainebleau.