Vailhé, LETTRES, vol.3, p.348

• V3-348
• 0+574|DLXXIV
• Vailhé, LETTRES, vol.3, p.348

• 1 PARENTE
  1 SOUCIS D'ARGENT
  2 ARRE, MADAME D'
  2 CHAPOT, JEAN-JACQUES-FRANCOIS
  2 HENRI, EUGENE-LOUIS
  3 MONTPELLIER
• A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
• MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
• le 3 juin 1848.
• 3 jun 1848
• Nîmes,

Ma chère fille,

Je reçois aujourd’hui votre moitié de billet. Vous êtes bien trop bonne, et je ne sais comment vous le dire, ni comment vous exprimer ce que me fait ressentir votre amitié. Est-ce que je ne la connaissais pas? Il me semble bien que si, mais je suis si heureux d’en recevoir des preuves que je vous assure qu’il y a des moments où je remercie Dieu de l’épreuve qu’il m’impose, à cause du contre-poids qu’il m’y fait trouver par vous. Vous avez très bien fait de parler à M. Chapot(2). Le malheur veut que son père n’est pas ici aujourd’hui, de sorte que la lettre tombera entre les mains d’un oncle. Mais c’est une famille qui m’est complètement dévouée, et j’espère qu’il n’en résultera rien de mal. Mme d’Arre est alliée à ma famille et je me serais adressé à elle, si elle n’était à demi folle et si j’avais songé à M. Chapot. Si donc il peut me faciliter un emprunt auprès d’elle, qu’il le fasse; il me rendra un grand service. Seulement, il ne faudrait le préparer que pour d’ici à un mois, afin de voir venir. J’espère bien que, d’ici là, nous pourrons voir venir.

J’ai envoyé hier l’abbé Henri à Montpellier(3); il devait revenir hier, à 8 heures du soir, ou ce matin, à 9 heures. Il n’a pas encore paru. Ceci m’est un assez triste augure. Je ne fermerai cette lettre qu’à 2 heures, et nous verrons ce qu’il m’apportera à cette heure-là.

M. Henri n’est pas encore arrivé, je n’y conçois plus rien. Adieu, ma fille. Le temps me presse. Tout à vous.