Vailhé, LETTRES, vol.3, p.349

4 jun 1848 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Panique financière générale et impossibilité de trouver de l’argent. Tenons toujours notre âme sous la main de Dieu.

Informations générales
  • V3-349
  • 0+575|DLXXV
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.349
Informations détaillées
  • 1 ABANDON A LA MISERICORDE DE DIEU
    1 EMPRUNTS HYPOTHEQUAIRES
    1 SANTE
    1 SOUCIS D'ARGENT
    1 USURE
    2 ALZON, HENRI D'
    2 ARRE, MADAME D'
    2 BUCHEZ, PHILIPPE
    2 CHAPOT, JEAN-JACQUES-FRANCOIS
    3 GARD, DEPARTEMENT
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 4 juin 1848.
  • 4 jun 1848
  • Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

Je reçois votre seconde partie du billet de 500 francs; je vous remercie encore une fois de votre bonté. Enfin, hier soir, à 4 heures, mon père a pu trouver 10,000 francs, qui me sont arrivés à 8 heures. Figurez-vous que les fortunes territoriales les plus considérables sont dans l’impossibilité de payer; car la somme sur laquelle comptait mon père lui a manqué totalement, celui de ses amis, qui devait la lui compter, n’ayant pas été remboursé par un des hommes les plus riches du pays. C’est précisément pour cela que l’idée du papier hypothécaire me semble une idée merveilleuse et par laquelle Buchez, qu’on accepte ici peu à peu, pourrait acquérir une influence très grande; car, dans notre département, les petits propriétaires sont la proie des usuriers. Pour en revenir à ce qui me concerne, je vous dirai qu’il est très probable que j’aurai les 10,000 francs dont M. Chapot vous a parlé. Je reverrai ce soir mon père, qui, j’espère, pourra me faire avoir un emprunt chez Mme d’Arre. Ce serait à coup sûr ce qui m’irait le mieux.

Je suis heureux, au milieu de toutes les agitations que je vous cause, de vous faire un peu de bien sous un rapport, qui est après tout le seul essentiel. Efforcez-vous, ma chère enfant, de tenir toujours votre âme sous la main de Dieu. Que de mérites ne peut-on pas acquérir, en se tenant sans réserve à sa disposition, quoi qu’il advienne! C’est à quoi je ne saurais trop vous inviter, quoique je n’aie pas trop la tête, aujourd’hui, à la dernière lettre où vous me parliez de votre intérieur. J’y aurais répondu, si vous ne me disiez pas que, demain ou après-demain, vous m’écririez encore. La seule recommandation que je puisse vous faire est de vous soigner jusqu’à nouvel ordre. Vous prenez les choses trop vivement pour ne pas avoir un grand besoin de ménagements. Pour moi, je ne puis vous dire combien votre pensée m’est précieuse et combien je voudrais vous faire autant de bien que m’en apporte votre si admirable dévouement.

Adieu, ma fille.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie. Voir *Notes et Documents*, t. IV, p. 377.1. D'après une copie. Voir *Notes et Documents*, t. IV, p. 377.