Vailhé, LETTRES, vol.3, p.352

7 jul 1848 Lavagnac, FABRE_JOSEPHINE

Il lui recommande la souplesse et l’humilité. -Exercices de charité à pratiquer. -Exactitude a l’oraison.

Informations générales
  • V3-352
  • 0+578|DLXXVIII
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.352
Informations détaillées
  • 1 HUMILITE DE LA SAINTE VIERGE
    1 JESUS-CHRIST MODELE
    1 OEUVRES SOCIALES
    1 ORAISON
    1 REFORME DU CARACTERE
    1 VISITE DES MALADES
    3 NAZARETH
  • A MADEMOISELLE JOSEPHINE FABRE (1).
  • FABRE_JOSEPHINE
  • le 7 juillet 1848.
  • 7 jul 1848
  • Lavagnac,
La lettre

Ma bien chère enfant,

Voilà plusieurs jours que je pense à vous, et maintenant encore j’étais très préoccupé de votre âme devant Notre-Seigneur. Je le priais pour vous, et il me paraît que je dois vous dire, de sa part, qu’il vous faut commencer une vie toute nouvelle, si vous ne voulez pas perdre de temps, et faire les progrès que Dieu a le droit d’attendre de vous, après les grâces qu’il vous a faites.

La première chose, sur quoi vous avez à travailler, c’est votre caractère. Il faut le rendre plus égal, plus souple qu’il n’a été jusqu’à présent. Le meilleur moyen pour y parvenir, c’est de vous exercer à faire toutes choses comme Notre-Seigneur lui-même les aurait faites. Puis, vous avez à acquérir une véritable humilité, et souvenez-vous que vous n’en viendrez à bout que par les humiliations. Commencez par accepter gaiement les jugements plus ou moins sévères qu’on portera sur vous. Vous ne commencerez à valoir quelque chose que lorsque vous aimerez à être méprisée, et que vous serez plus contente d’un reproche que d’un compliment. Portez-vous à faire quelquefois chez vous des choses humbles, telles que la Sainte Vierge les faisait à Nazareth.

Est-ce que vous ne pourriez pas vous faire indiquer quelques familles pauvres que vous puissiez visiter sans inconvénient, quelque vieille femme que vous soigneriez pour l’amour de Dieu? Toutefois, on exigerait certaines précautions. Si vous vous sentez portée à quelque chose de semblable, préparez-la en attendant mon retour. Je suis frappé de la vie inutile que mènent une foule de chrétiens. Il me semble que l’on pourrait faire tant de bien, si l’on voulait. Quoi qu’il en soit, pour ce qui vous concerne personnellement, j’aurais le plus grand regret que, puisque Dieu veut que je vous mène à lui, vous ne fissiez pas tous les progrès qu’il a le droit d’attendre de vous.

Mais ce que je vous recommande par-dessus toutes choses, c’est l’exactitude à l’oraison. Considérez, d’une part, l’immense bonté de Dieu, qui, par les sacrifices qu’il vous a imposés, vous a forcée à reconnaître que vous deviez vous attacher absolument à lui. Allons, ma bien chère enfant, du courage! Arrachons généreusement de notre coeur tout ce qui peut déplaire à Notre-Seigneur, et souvenons-nous que c’est pour lui seul que nous devons vivre à jamais. Adieu, ma chère fille.

Je souhaite que vous voyiez, dans cette lettre, la preuve de mon ardent désir de vous être utile et de l’affection si profonde que je vous porte en Notre- Seigneur.

Notes et post-scriptum
1. D'après la copie de la destinataire.