Vailhé, LETTRES, vol.3, p.393

9 dec 1848 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

L’affaire du plein exercice marche bien, mais faute d’argent il sera peut-être contraint de fermer la maison. -Les dames Carbonnel.

Informations générales
  • V3-393
  • 0+596|DXCVI
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.393
Informations détaillées
  • 1 FONCTIONNAIRES
    1 PLEIN EXERCICE
    1 SOUCIS D'ARGENT
    2 ALZON, HENRI D'
    2 ALZON, MADAME HENRI D'
    2 CARBONNEL, ANTOINETTE
    2 CARBONNEL, ISAURE
    2 CATHERINE D'ALEXANDRIE, SAINTE
    2 CHANAL, FRANCOIS
    2 FRESLON, ALEXANDRE-PIERRE
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 MONNIER, JULES
    3 PARIS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 9 décembre 1848.
  • 9 dec 1848
  • Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

J’ai vu M. Freslon. J’ai été content de lui et j’espère qu’il aura été content de moi. J’ai causé avec lui assez longuement. S’il n’est pas un hypocrite, c’est un homme très bien. Il m’a autorisé à demander au préfet des renseignements, sans attendre la lettre de Paris. Il m’a promis de faire vite. Je suis allé hier, deux fois, pour voir le préfet; je ne l’ai pas trouvé. J’y retournerai tout à l’heure. M. Monnier est en ce moment à Paris(2); il a eu des relations avec M. Durand. J’ai en ce moment un chagrin assez vif, mes parents ne veulent plus signer pour moi, et je ne sais que devenir. Peut-être en serai-je réduit à fermer ma maison. J’ai écrit ce matin à ma mère pour lui demander sa dernière intention. J’attends sa réponse. Si elle persiste, je ne vois pas trop à quoi le plein exercice pourra me servir. Je suis pourtant assez calme. je tâche de me soumettre à ce que Dieu veut. Il me paraît que j’en viens à bout.

L’histoire des dames Carb[onnel] ne m’effraye pas beaucoup. L’aînée commence à passer pour folle. Je doute qu’elle trouve un avocat catholique pour plaider sa cause. Sa grande pièce de conviction, c’est cette certaine image de sainte Catherine, où vous aviez écrit quelques mots au crayon. Jugez ce que c’eût été, si, de son temps, j’avais eu chez moi votre portrait. Mais, encore une fois, je ne pense pas qu’elle aille jusqu’au bout.

Adieu, ma fille. Je prie Dieu de vous rendre très patiente, très humble et très aimante envers son divin Fils. L’office sonne, je m’arrête.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie. Voir *Notes et Documents*, t. IV, p. 328, 402.1. D'après une copie. Voir *Notes et Documents*, t. IV, p. 328, 402.
2. Ancien commissaire à Nîmes du gouvernement provisoire, distinct du professeur de l'Assomption.