Vailhé, LETTRES, vol.3, p.437

17 may 1849 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il n’a aucune appréhension du choléra. -Combien il s’intéresse à la conversion de son oncle. -L’abbé Brun va étudier sa vocation dans une Chartreuse.

Informations générales
  • V3-437
  • 0+617|DCXVII
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.437
Informations détaillées
  • 1 MALADIES
    1 PAIX DE L'AME
    1 RETRAITE DES RELIGIEUX
    1 SALUT DES AMES
    1 VIE DE PRIERE
    1 VOYAGES
    2 BRUN, HENRI
    2 FRANCHESSIN, ERNEST DE
    3 PARIS
    3 VALBONNE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 17 mai 1849.
  • 17 may 1849
  • Nîmes,
La lettre

Je reçois votre lettre, ma chère fille. Je vous remercie de la note que vous m’envoyez. Je suis tout content de pouvoir suivre une à une chacune de vos filles, mais je le suis surtout d’avoir vu votre écriture. J’espère que vos terreurs seront dissipées avant la réception de ma lettre. Je voudrais bien, autrement, pouvoir vous aider à les dissiper. Pour moi, je n’ai aucune appréhension du choléra et je n’y trouve pas une raison suffisante de retarder mon voyage, pourvu que d’autres obstacles ne viennent pas s’y opposer. Au contraire, si, en venant, je puis vous apaiser un peu, je vous assure que je serai très heureux de vous y donner une preuve de ma disposition à aller au-devant de tout ce qui peut vous faire quelque bien.

Vous êtes une bien bonne fille, dans tout ce que vous m’écrivez sur M. de Franchessin. Ce que vous dites là est d’une vérité profonde. C’est bien notre pauvre nature, et je crois que, plus ou moins, sur ce chapitre nous sommes tous les mêmes. L’âme de M. de Franchessin me préoccupe aussi beaucoup. Je vais prier de tout mon coeur pour lui. Sera-t-il à la campagne, quand j’irai à Paris? Je ne puis vous dissimuler que j’aurais envie de le voir un peu plus cette fois pour aider, s’il est possible, à lui faire faire quelques réflexions sérieuses. Ce qui m’arrête, c’est que je me trouve bien incapable, bien faible, pour ramener des consciences depuis si longtemps engourdies. Mais il faut espérer que Dieu lui donnera le temps de connaître et son état actuel et ce qu’il lui est nécessaire de sacrifier, pour obtenir une paix dont il ne se doute peut-être pas. Je puis au moins vous promettre de prier de toute mon âme pour lui, et c’est ce que je ferai avec ce sentiment particulier que m’inspire, vous le savez bien, tout ce qui vous touche.

Il y a dans votre lettre certains passages qui me vont au coeur, mais je ne veux pas y répondre par lettre. Je me réserve de vous donner à Paris toutes les explications possibles. J’espère que vous serez contente de moi.

Je compte sur vos prières en faveur de l’abbé Brun. Il va partir pour Valbonne, où il fera chez les Chartreux une retraite et examinera sa vocation. J’espère qu’il se donnera tout à fait à nous et que cette retraite sera une retraite de confirmation. Je voudrais bien que vous aussi, ma chère fille, vous puissiez, pendant celle que vous ferez quand vous serez remise, vous mettre entièrement bien avec Dieu.

Voilà une lettre bien courte; mais le temps me manque, et, puisque vous êtes bien aise d’en recevoir souvent, je tâcherai d’y revenir demain. Hier, je voulais vous écrire. Tout le long du jour, j’y pensais d’heure en heure, j’en fus constamment empêché.

Adieu. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie. Voir *Notes et Documents*, t. IV, p. 538.1. D'après une copie. Voir *Notes et Documents*, t. IV, p. 538.