Vailhé, LETTRES, vol.3, p.464

6 aug 1849 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il est toujours malade, ignorant au juste ce qu’il a. -Projets de retraite et de voyage à Paris. -Mme Durand se propose d’aller la voir à Paris. -Nouvelles diverses. -Son voyage à Montpellier et sa conversation avec le P. Ventura.

Informations générales
  • V3-464
  • 0+632|DCXXXII
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.464
Informations détaillées
  • 1 DEPENSES
    1 EMPLOIS
    1 JOIE
    1 MALADIES
    1 MEDECIN
    1 MISSION DU CAP
    1 MORT
    1 PRIERE A LA SAINTE VIERGE
    1 RETRAITE DES RELIGIEUX
    1 VOYAGES
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 HENNINGSEN, MARIE-GERTRUDE DE
    2 ROUX-CARBONNEL
    2 VENTURA, GIOACCHINO
    3 BELGIQUE
    3 MARSEILLE
    3 MIDI
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 SPA
    3 VALBONNE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 6 août 1849.
  • 6 aug 1849
  • Nîmes,
La lettre

Il y a un siècle que je ne vous ai écrit, ma chère fille, et que je n’ai reçu de vos nouvelles. Je comprends à merveille votre silence, puisque vous êtes en ce moment au milieu de toutes les préoccupations que doit vous causer le départ de vos filles. Peut-être même, en ce moment, n’êtes-vous plus à Paris et vous êtes-vous acheminée vers la Belgique. Pour moi, je ne sais ce que je deviens: un jour, bien; un jour, mal. Je n’ai de force que quand je ne fais rien. C’est un état fort humiliant, mais qu’il faut accepter comme le bon Dieu nous l’envoie. Mon médecin me défend de faire quoi que ce soit de fatigant et surtout ce qui pourrait ressembler à un effort de tête. Avec cela, j’ai une bonne mine, dit-on. Quelquefois, je crains de me trop écouter. Je suis bien embarrassé, je vous assure. Je compte toujours aller vous voir, à moins que le choléra ne se déclare ici, et il est bien possible qu’il nous arrive. Il paraît même qu’hier on a enterré ici une femme qui en est morte. Autrement, si rien ne dérange mes plans, et à moins que vous ne deviez pas être à Paris, je partirai pour notre retraite de Valbonne, le 17. Si vous me voulez vers le 1er septembre, je partirai immédiatement, même sans retourner à Nîmes, et j’arriverai à Paris du 29 au 30 août.

On m’a interrompu et je reçois votre lettre. Je n’ai guère, en ce moment, la possibilité de vous écrire longuement, car je souffre assez; mais ce que je puis vous répondre est ceci: Je vous engage à aller à Spa et à vous soigner. C’est, vous le voyez, un conseil de malade. Si pourtant vous ne vous y arrêtez pas, à cause du choléra, revenez pour le 1er septembre; ce qui serait bien l’époque où je préférerais vous voir. Mais ceci n’est qu’une petite affaire. Je différerais tout aussi bien de quinze jours et je partirais vers le 15 septembre. Seulement, écrivez-moi au plus tôt ce que vous comptez faire. Je vous le répète, si rien ne vous en empêche, allez à Spa.

La personne qui m’a fait interrompre ma lettre est Mme Durand, qui est venue me dire, les larmes aux yeux, la joie qu’elle éprouvait de ce que son mari lui permettait d’aller à Paris pour faire votre connaissance. Elle vous en a écrit, il y a quelques jours, comme d’un rêve, parce que M. Durand trouvait la chose déraisonnable à cause de la dépense (leurs revenus ne sont pas grands), mais enfin il s’est décidé et a donné son consentement. Mais ce voyage exigerait que vous puissiez être à Paris, vers le 5 septembre. Veuillez donner une réponse, mais cependant ne renoncez pas aux eaux de Spa.

Je ne suis pas allé à Marseille, j’étais trop souffrant. Je suis allé, quelques jours après, passer quarante-huit heures à Montpellier pour faire mon malheureux rapport. Pourriez-vous me donner des renseignements sur une jeune personne, que vous auriez dit-on, accueillie pendant huit à dix mois, que vous auriez confiée à M. Roux-Carbonnel pour la ramener dans le Midi et qui est des environs de Nîmes? Une femme, qui voudrait la prendre comme femme de chambre, m’a chargé de m’informer de ce qu’elle est.

J’ai vu à Montpellier le P. Ventura. L’évêque de Nîmes n’a pas voulu qu’il vint chez moi. Il me paraît bien exalté, quoique au fond je trouve qu’il ait raison. Il me semble que les moyens qu’il a quelquefois employés sont bien dangereux. Je m’arrête, parce que je n’en puis plus. Si j’ai la force, j’écrirai demain à Soeur Marie-Gertrude; si je ne le puis absolument pas, exprimez-lui tous mes regrets, et, en même temps, tous mes voeux. Puisqu’elle s’embarquera vers l’époque de notre retraite, je ferai dire tous les jours à nos Messieurs un Ave, maris Stella pour elle et ses compagnes.

Adieu. Tout vôtre en Notre-Seigneur du fond du coeur.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie. Voir *Notes et Documents*, t. IV, p. 575.1. D'après une copie. Voir *Notes et Documents*, t. IV, p. 575.