Vailhé, LETTRES, vol.3, p.466

9 aug 1849 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il se prépare à se rendre à Paris. -Prières qu’il promet aux Soeurs missionnaires. -Envoi d’objets aux Soeurs. -Nature des rapports entre l’évêque du Cap et la Congrégation. -Autres nouvelles.

Informations générales
  • V3-466
  • 0+633|DCXXXIII
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.466
Informations détaillées
  • 1 BATEAU
    1 CONGREGATIONS DE FEMMES DE L'ASSOMPTION
    1 CONSTITUTIONS DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 CONTRAT DE LOCATION
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 FONDATION D'UN INSTITUT RELIGIEUX
    1 HONORAIRES DE MESSES
    1 MISSION D'ANGLETERRE
    1 MISSION DU CAP
    1 OFFICE DIVIN
    1 ORNEMENTS
    1 PROPRIETES FONCIERES
    1 RESSOURCES MATERIELLES
    1 VOEUX SOLENNELS
    1 VOYAGES
    2 CARBONNEL, MARIE-VINCENT
    2 DEVEREUX, AIDAN
    2 FORNARI, RAFFAELE
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 GRIOLET, JOSEPH-AUGUSTE
    2 HENNINGSEN, MARIE-GERTRUDE DE
    2 PIE IX
    2 SIBOUR, MARIE-DOMINIQUE
    3 AFRIQUE
    3 MARSEILLE
    3 PARIS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 9 août 1849.
  • 9 aug 1849
  • Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

La lettre, que je vous ai envoyée, de M. Durand a dû vous prouver l’impossibilité où je suis en ce moment d’abandonner la maison. Il faut que je me résigne au rôle de surveillant des maîtres, jusqu’à ce qu’il plaise à Dieu de me donner des hommes qui veuillent bien comprendre avec quel dévouement ils doivent servir Notre-Seigneur dans la personne des enfants. Mon plan est de partir le 16 ou 17 août au soir, pour vous arriver vers le 20 ou le 21. Ce m’est un bien vif chagrin de ne pas voir ma Soeur Marie-Gertrude avant son départ. Je vous prie de le lui dire, comme aussi que je réciterai les Petites- Heures tous les jours à son intention, jusqu’à ce que j’apprenne son arrivée. Je lui promets également douze messes pour obtenir sur elle l’esprit évangélique et le don de fondation. Les religieuses qui partent avec elle auront leur part à toutes nos prières d’une manière plus spéciale, tant que durera leur traversée.

Je viens de faire appeler mon linger. Les draps et serviettes que je pourrais vous offrir en ce moment ne valent rien. Il faut absolument attendre le 15 août. A cette époque, vous aurez une douzaine de paires de draps passables et quatre douzaines de serviettes! Mais je viens de prier Mme Durand de se rendre chez une marchande d’ornements d’église, qui me doit de l’argent, et d’y prendre une commande de 500 francs en pièces de soie, galons, lustrine, etc., pour faire des ornements pour votre mission. C’est la manière la plus simple pour moi de vous faire mon offrande, sans que j’aie un sou à débourser, ce qui me serait très difficile par le temps présent. Je suis désolé de ne pas vous offrir davantage, mais vous connaissez trop bien mes embarras pour ne pas excuser le peu que je puis offrir à nos Soeurs partantes. Si, comme il est probable, vos Soeurs sont parties avant que je puisse disposer des draps, je les leur ferai arriver par quelque vaisseau de Marseille. Nous trouverons bien une occasion d’ici à quelque temps. Reste la question de vos rapports avec l’évêque.

1° Il n’y a pas à s’inquiéter beaucoup de ce qui sera entre vous et lui, tant qu’il vivra.

2° Tant que vous ne serez pas approuvées par l’archevêque de Paris, il n’y a pas moyen de prévenir le cas où la colonie qui va en Afrique, voulant se détacher de vous, se ferait relever de ses voeux par l’évêque du pays où elles seront.

3° Il faut donc s’occuper de faire approuver votre Institut par le Pape.

4° Il faut que, avant de partir, l’évêque du Cap vous laisse des lettres pour demander l’approbation de votre Institut.

5° Il faut vous occuper sérieusement de la maison que l’on vous propose de fonder en Angleterre.

6° Quand je serai à Paris, une des plus graves questions dont je m’occuperai sera d’examiner avec le nonce si l’on ne peut pas rétablir les voeux solennels; car je ne vois pas d’autre moyen d’obtenir que les religieuses envoyées à l’étranger relèvent de la maison-mère. Or, je pense que nous sommes infiniment heureux que M. Sibour ait les idées assez larges, autant que je puis le juger, pour ne pas combattre cette pensée.

Cependant, il est évident que si des maisons fournissent des sujets et de l’argent, elles doivent savoir ce que devient l’argent et ce que l’on fait des sujets. Quant à la question de propriété des maisons, il me semble qu’il faut établir deux positions: ou l’évêque fournira la maison et vos Soeurs en seront les locataires, et, dans le cas où les Soeurs s’en retireraient un jour, on constaterait les améliorations qu’elles y auraient faites pour en tenir compte; ou les Soeurs, en entrant dans la maison, en prendraient possession comme propriétaires et reconnaîtraient devoir à l’évêque la somme équivalente au prix de l’établissement, prix qu’elles seraient tenues de payer à l’évêque (sans intérêts), si elles étaient forcées de se retirer, supposé qu’elles trouvassent plus avantageux de ne pas lui remettre l’établissement lui-même. Ce dernier projet me paraît le plus avantageux. Les Soeurs auraient plus d’intérêt à augmenter l’établissement. Elles seraient retenues par l’obligation de payer une somme en cas de non-réussite. Le diocèse donnerait, pour reconnaître leurs travaux, le loyer de leur habitation. Elles seraient plus indépendantes et cependant seraient toujours dépendantes, à moins qu’elles ne rendissent à l’évêque la valeur du capital; ce qu’elles pourraient faire et ce qui serait rentrer dans votre but, lorsque vous dites dans vos Constitutions que vos bénéfices seront employés à la propagation de la foi en Afrique. Il me semble que personne ne peut mieux que l’évêque appliquer ces fonds de la manière que vous le désignerez. Voilà mes idées. Mais j’y réfléchirai encore, car il me semble qu’il y a bien des choses à ajouter.

Je ne vous parle pas de Soeur Marie-Vincent; M. Griolet la retient. Elle voulait beaucoup me voir; je ne l’ai pas vue. De grâce, encore une fois, ne me faites plus tant de peine avec vos doutes sur mon compte, et croyez que je suis ce que vous m’aviez cru jadis.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie. Voir *Notes et Documents*, t. IV, p. 559 636-638.1. D'après une copie. Voir *Notes et Documents*, t. IV, p. 559 636-638.