Vailhé, LETTRES, vol.3, p.469

19 aug 1849 Nîmes, O_NEILL_THERESE Emmanuel ra

Il va mieux, mais pas assez bien pour tenter le voyage de Paris. -Sa maladie a mis en pièces tous ses projets pour l’été. -Il envie leur bonheur de fournir des missionnaires. -Nouvelles diverses.

Informations générales
  • V3-469
  • 0+634|DCXXXIV
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.469
Informations détaillées
  • 1 FETE DE L'ASSOMPTION
    1 LACHETE
    1 MALADIES
    1 MEDECIN
    1 MISSION DU CAP
    1 RETRAITE DES RELIGIEUX
    1 VIE DE PRIERE
    1 VOEUX SIMPLES
    1 VOYAGES
    2 ACHARD, MADAME
    2 ACHARD, MARIE-MADELEINE
    2 CARBONNEL, MARIE-VINCENT
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
    3 ANVERS
    3 PARIS
    3 VALBONNE
  • A LA R. MERE THERESE-EMMANUEL O'NEILL (1).
  • O_NEILL_THERESE Emmanuel ra
  • le 19 août 1849.
  • 19 aug 1849
  • Nîmes,
La lettre

Je reçois à l’instant votre lettre, ma chère fille, et je veux vous prouver en vous répondant sur-le-champ que je ne suis pas encore mort. Je vais, au contraire, mieux que je ne l’aurais espéré, mais pas assez pour faire le voyage de Paris; du moins, mon médecin me le défend-il positivement d’ici à quelque temps. D’abord, je suis trop faible; puis, si je viens à avoir une rechute, quels soins aurai-je dans un hôtel garni? Il s’est joint à mon mal des crises nerveuses très douloureuses, dans lesquelles je ne sais pas toujours trop ce que je dis, parce qu’elles sont accompagnées de délire; et tout cela ne m’encourage pas beaucoup à faire, seul, un voyage de deux cents lieues(2).

Notre Mère trouvera à Anvers des lettres et de moi et de M. Tissot. Je lui ai fait écrire dans cette dernière ville, parce que je la croyais plus tôt partie. J’espère qu’elle aura été rassurée sur mon compte. Je ne puis assez voua dire combien je vous suis reconnaissant d’avoir fait des prières pour moi. J’en ai bien besoin, surtout pour connaître quelle est la faute plus particulière qui m’a privé de dire la messe le jour de l’Assomption. Tous nos projets ont été bouleversés: nous devions faire, ce jour-là, des promesses communes, en attendant les voeux communs; puis, notre retraite à Valbonne qui s’est toute disloquée; puis, notre voyage à Paris qu’il me faut remettre; puis, la possibilité que j’aurais eue de voir partir vos Soeurs et qui m’est complètement enlevée. Il faut mettre tout cela au pied de la croix et dire un bon fiat.

Je vous trouve bien heureuses de pouvoir déjà donner des vôtres pour l’évangélisation des infidèles. Nous ne sommes pas aussi avancés, malheureusement. Dieu le permet. Mais il y a aussi beaucoup de notre lâcheté. Sous ce rapport, vous nous faites bien honte.

Voici deux lettres que Soeur Marie-Vincent m’a envoyées, il y a quelque temps, et que je n’ai pas envoyées, parce que ma dernière lettre à notre Mère était adressée à Anvers. Il y a six semaines au moins que je n’ai vu Soeur Marie-Vincent. Elle a un peu peur de moi, parce que je lui reproche de n’être pas partie.

Adieu, ma chère fille. Croyez-moi tout vôtre avec un entier dévouement en Notre-Seigneur.

Avez-vous su que la tante de Soeur Marie-Madeleine est morte du choléra, ou plutôt de la peur de voir sa cuisinière mourir de ce vilain mal?

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie. Voir *Notes et Documents*, t. IV, p. 577 sq., 631.1. D'après une copie. Voir *Notes et Documents*, t. IV, p. 577 sq., 631.
2. Le 9 août, au soir, le P. d'Alzon avait eu une première attaque de cholérine.