Vailhé, LETTRES, vol.3, p.479

3 sep 1849 Lavagnac, REGIS Eulalie

Joie que lui a causée sa lettre. -Conseils spirituels. -Elle est très positivement là où Dieu la veut.

Informations générales
  • V3-479
  • 0+640|DCXL
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.479
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
    1 AUGUSTIN
    1 CONFESSION SACRAMENTELLE
    1 CONNAISSANCE DE SOI
    1 HUMILITE
    1 JOIE
    1 NOUVEAU TESTAMENT
    1 PAIX DE L'AME
    1 PRIERE AU SAINT-ESPRIT
    1 SANTE
    1 VOLONTE DE DIEU
    2 REGIS, M.-GREGOIRE DE
  • A MLLE EULALIE DE REGIS (1).
  • REGIS Eulalie
  • le 3 septembre 1849.
  • 3 sep 1849
  • Lavagnac,
La lettre

Je ne puis vous dire, ma chère enfant, la joie que m’a causée votre lettre parce que j’y ai vu la preuve que j’avais bien été pour vous le moyen dont Dieu se servait pour vous faire connaître sa volonté. Le calme dont vous jouissez après tant d’incertitudes en est une garantie incontestable. Il ne faut pourtant pas croire qu’il durera toujours; mais vous en aurez assez joui pour pouvoir vous dire: « J’ai l’assurance que je suis dans l’ordre de la volonté de Dieu. » Vous vous rappelez, je pense, que je vous ai dit, non d’après moi, mais d’après saint Augustin, que la meilleure gardienne de la chasteté était l’humilité. Soyez humble, et, pour cela, apprenez à vous bien connaître. Jugez-vous non pas seulement d’après les autres et d’après ce que Dieu exige d’ordinaire, mais aussi d’après ces grâces spéciales qui vous on fait sentir tout ce qu’il doit y avoir de délicat pour vous dans l’intention que vous mettez aux moindres choses. Dieu vous demande une grande pureté dans tous vos sentiments, a fin que tout absolument en vous soit pour lui.

La paix dont vous jouissez vous laisse, me dites-vous, la force d’accepter à l’avance toutes les croix que Dieu pourra vous envoyer. Faites, croyez-moi, ample provision de ces dispositions. Nul ne sait ce qui peut lui arriver. Mais le Saint-Esprit a dit [que] ceux qui veulent pratiquer la piété doivent s’attendre à souffrir persécution. Que les provisions que vous faites ne viennent pas de vous, mais du Saint-Esprit, et pour cela priez-le avec une grande dévotion. Si vous avez un Nouveau Testament, lisez le chapitre V de l’Epître aux Galates, où vous verrez quels sont les douze fruits du Saint-Esprit. Oui, sans doute, vous avez énormément à faire encore, et c’est pour cela qu’il faut vous hâter de mettre la main à l’oeuvre. Ne vous faites pas illusion. Vous êtes très positivement où Dieu vous veut, et, par conséquent, nul état ne vous donnerait plus de facilité pour votre sanctification que celui où vous êtes, du moment, comme vous le dites, que Jésus te veut ainsi. Rien de meilleur, pour vous sanctifier, que de le vouloir aussi vous même.

Vous pouvez lire sans difficulté les feuilletons de l’Union. Je suis heureux d’apprendre l’amélioration qu’éprouve la santé de Monsieur votre père. Voudriez-vous demander à votre tante à qui elle se confesse pendant mon absence?

Adieu, ma chère enfant. Je vous bénis avec une affection bien grande et je prie Dieu que mon dévouement pour vous vous aide à devenir une sainte.

E. d'Alzon.
Notes et post-scriptum
1. Joséphine-Eulalie de Régis de Galimet, née à Nîmes, le 5 octobre 1826, d'une famille originaire du Dauphiné, morte en 1866, après avoir beaucoup contribué à la fondation des Oblates missionnaires de l'Assomption. Elle fut enterrée avec leur habit.