Vailhé, LETTRES, vol.3, p.486

11 sep 1849 Lavagnac, PERNET Etienne aa

Tout le monde a pour lui des sentiments d’affection. -Sa santé l’empêche de retourner à Nîmes. -Si l’on était de vrais imitateurs de Dieu, tout serait un moyen de sainteté.

Informations générales
  • V3-486
  • 0+643|DCXLIII
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.486
  • Orig.ms ACR, AP 268.
Informations détaillées
  • 1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 HUMILITE
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 SALUT DES AMES
    1 SANTE
    1 SENTIMENTS
    2 CARDENNE, VICTOR
    2 JEAN, SAINT
    3 NIMES
    3 VIGAN, LE
  • AU FRERE ETIENNE PERNET (1).
  • PERNET Etienne aa
  • le 11 septembre 1849.
  • 11 sep 1849
  • Lavagnac,
La lettre

Je puis vous assurer, mon cher ami, que vous avez le plus grand tort du monde de vous croire un étranger parmi nous. Tous les maîtres de la maison vous aiment, les religieux vous considèrent comme un frère, et moi, je vous l’assure, je vous envisage comme un fils que j’aime de tout mon coeur. Soyez bien sûr que votre extrême modestie vous empêche de voir les sentiments d’affection qu’on a pour vous et qui, j’espère bien, iront toujours se développant; car, si Dieu, comme j’en suis convaincu, est le principe, le lien et le terme de notre union, il ne fera qu’augmenter ce qu’il est bon de mettre entre nous d’amitié et de sympathie. Aussi, mon cher enfant, n’avais-je aucune pensée de vous adresser des reproches, à moins que ce ne fussent les reproches les plus tendres, des reproches de coeur, parce que vous sembliez ne pas nous aimer autant que nous vous aimons. Mais tout cela viendra, j’en suis sûr, quand nous nous connaîtrons mieux et que la timidité qui vous empêche de vous épanouir aura été mise à la porte. Vous savez ce que dit saint Jean: Charitas perfecta foras mittit timorem(2). Dépêchez-vous d’avoir pour nous une charité parfaite, je vous assure que nous vous la rendrons bien.

Comme vous, je souffre de ne pouvoir retourner à Nîmes, comme je le voudrais, mais ma santé est loin d’être rétablie. J’ai eu dernièrement encore une rechute et j’ai été obligé de prendre bien des précautions. Enfin, il faut l’espérer, Dieu nous réunira. Tout doit être, en attendant, pour nous une occasion d’épreuve et d’exercice. Hélas! nous devrions partout être des saints, des imitateurs de Dieu, comme des fils bien-aimés: imitatores Dei ut filii carissimi(3). Alors l’absence, la réunion, la séparation, le retour, seraient pour nous un moyen de sainteté.

Veuillez, dès que vous aurez reçu ma lettre, faire dire à la poste de m’adresser mes lettres au Vigan, poste restante. Je laisse à M. Cardenne la place nécessaire pour répondre à vos injures et suis tout à vous en Notre- Seigneur avec le coeur le plus affectueusement dévoué.

E. d'Alzon.
Notes et post-scriptum
1. Nous avons encore la lettre du 6 septembre où Pernet, nouvellement arrivé à Nîmes, se qualifiait, par modestie, d'étranger qui avait pour le supérieur de l'Assomption toute l'affection d'un fils.2. Ia *Ioan*. IV, 18.
3. *Eph*. V, 1.