Vailhé, LETTRES, vol.3, p.492

24 sep 1849 Lavagnac, PERNET Etienne aa

Il lui conseille d’aller au Vigan soigner sa santé. -Manière de sanctifier ses souffrances.

Informations générales
  • V3-492
  • 0+648|DCXLVIII
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.492
  • Orig.ms. ACR, AP 269.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 ANEANTISSEMENT
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 HUMILITE
    1 RECONNAISSANCE
    1 SANTE
    1 VOLONTE DE DIEU
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 CEVENNES
    3 FRANCHE-COMTE
    3 NIMES
    3 VIGAN, LE
  • AU FRERE ETIENNE PERNET (1).
  • PERNET Etienne aa
  • le 24 septembre 1849.
  • 24 sep 1849
  • Lavagnac,
La lettre

Mon cher ami,

Votre lettre, après bien des courses, m’a été remise hier soir(2). Je puis vous assurer qu’elle m’a procuré un bien grand plaisir, car j’allais vous proposer d’aller à Nîmes pour vous prodiguer mes soins autant que j’en suis capable, car je ne puis pas dire que je sois capable de grand’chose. Ce que vous avez de mieux à faire, c’est de vous bien soigner, et, pour cela, suivez le conseil d’Hippolyte. Allez passer quelques jours au Vigan; vous y serez soigné par M. et Mme Durand, et l’air des Cévennes vous rappellera celui de votre Franche-Comté. Vous nous reviendrez fort comme un taureau, car je suis convaincu qu’une fois l’épreuve des chaleurs faite vous pourrez désormais très bien supporter notre climat(3).

Vous me demandez des conseils pour sanctifier vos souffrances. Voici, mon cher enfant, ce qui ressort pour moi de tout cela:

1° Que nous ne sommes qu’un peu de poussière que le souffle de Dieu a animée, que le souffle de Dieu peut dissoudre et disperser; -nous avons beau faire, nous ne sommes pas autre chose;

2° Que puisque Dieu, malgré notre néant et nos péchés, veut faire quelque chose de nous, il faut nous mettre dans la disposition de faire ce qu’il voudra et rien que ce qu’il voudra;

3° Que Dieu sachant ce qui nous convient le mieux, s’il veut que nous soyons malades, il faut bénir sa volonté et l’accepter en toute humilité et reconnaissance;

4° Avant tout, Dieu aime la confiance; il faut donc s’exercer le plus possible à cette filiale confiance que Dieu sûrement récompensera;

5° Je ne crois pas les pratiques dont vous me parlez très nécessaires, je préfère un regard amoureux et confiant vers Notre-Seigneur, renouvelé le plus souvent possible; c’est, il me semble, ce qui me paraît le plus vous convenir.

Adieu, cher enfant. Soyez aimant envers notre bon Maître, et croyez-moi tout vôtre avec un dévouement sans bornes.

E. d'Alzon.
Notes et post-scriptum
1. Cette lettre est reproduite dans *Notes et Documents*, t. IV, p. 596.1. Cette lettre est reproduite dans *Notes et Documents*, t. IV, p. 596.
2. Cette lettre, que nous avons encore est datée du 20 septembre.
3. Le Fr. Etienne Pernet, dès son arrivée à Nîmes, avait eu une crise assez forte de jaunisse qu'il avait prise pour la phtisie pulmonaire.