Vailhé, LETTRES, vol.3, p.500

5 oct 1849 Lavagnac, GERMER_DURAND_EUGENE

Les observations émeuvent trop Cardenne. -Nouvelles diverses. -Le choléra à Lavagnac. -Expressions bizarres de Cardenne. -Maladie de Monnier. -Il ne l’oublie pas dans ses prières.

Informations générales
  • V3-500
  • 0+652|DCLII
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.500
Informations détaillées
  • 1 ARCHITECTURE SACREE
    1 ASSOMPTION
    1 CRITIQUES
    1 DISTRACTION
    1 MALADIES
    1 QUERELLE DES AUTEURS CLASSIQUES
    2 BOURDALOUE, LOUIS
    2 BRAIVE
    2 CARDENNE, VICTOR
    2 CUSSE, RENE
    2 DANJOU, JEAN-LOUIS-FELIX
    2 MONNIER, JULES
    2 MONNIER, MADAME JULES
    2 MONTGAILLARD DE
    2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
    3 AIX-EN-PROVENCE
    3 VALMAGNE, ABBAYE
  • A MONSIEUR EUGENE GERMER-DURAND.
  • GERMER_DURAND_EUGENE
  • le 5 octobre 1849.
  • 5 oct 1849
  • Lavagnac,
La lettre

Mon cher ami,

Le bon Cardenne a pris avec une telle émotion les observations, que vous me faites pour lui être transmises sur ses distractions, que je crois absolument nécessaire jusqu’à nouvel ordre de ne plus lui en faire d’autres; d’autant plus, dit-il, qu’il trouve vos critiques parfaitement justes et qu’il ne sait comment s’en préserver. Je l’ai relevé de mon mieux, mais il lui faut un effort véritable pour se remettre de pareilles secousses.

Passons au paganisme. J’ai écrit à Danjou pour le remercier. Il paraît que le pauvre homme est toujours bien souffrant. Je lui proposais d’établir une polémique avec vous. Il aurait à réfuter toutes les objections que vous avez faites dans le temps à Monnier, et cela eût intéressé ses lecteurs. Je me suis depuis longtemps occupé de Cusse. M. Braive ne le placera comme professeur de mathématiques que lorsqu’il sera bachelier ès sciences mathématiques. J’ai écrit à Aix depuis longtemps; j’attends une réponse.

Si vous ne vous êtes pas fait envoyer un numéro pour le protégé de M. de Montgaillard, donnez-lui le numéro 116, à moins que vous ne pensiez inutile de lui écrire une seconde fois pour un si mince sujet.

La maison est un peu bouleversée par la maladie d’un étranger -un charretier- qui s’est arrêté à dix minutes d’ici dans un moulin appartenant à mon père. Il a, à ce que l’on prétend, le choléra. On ne veut pas que j’y aille, sous prétexte qu’il y a dans la maison deux autres prêtres pour le confesser.

Les observations sur le charme intime et pénétrant de la versification latine sont des mots, comme Cardenne nous en dit parfois, et qui m’effrayent, non pour nous, mais pour les élèves. L’autre jour, je le conduisis à Valmagne; il trouva les voûtes très surbaissées, et il fallut un quart d’heure de discussion pour lui prouver qu’elles ne l’étaient pas. Une autre fois, venant de lire Bourdaloue, dans son admiration il me déclara que cet orateur était trop décharné. J’avoue que Bourdaloue décharné me paraît un peu fort; mais il faut passer par là-dessus et ne pas trop lui faire remarquer ce qu’il y a de faux dans ces expressions. Il lui est impossible de mieux dire.

Voilà plusieurs jours que nous n’avons de nouvelles de Monnier. Je ne sais à qui M. Tissot a écrit, mais ce n’est ni à Cardenne ni à moi. Sa dernière lettre était rassurante; seulement, comme je l’avais soupçonné en vous écrivant, c’est la réception faite à sa femme qui l’a mis en cet état.

Vous savez bien, mon cher ami, que dans mes prières le mot d’Assomption ne renferme tout ce que j’y aime; mais vous pouvez bien penser que, si j’y distingue dans mon affection quelques personnes, ce n’est pas vous que j’oublie.

Adieu et au revoir. Je serai le 10 au soir ou le 11, à 9 heures du matin, à Nîmes. Et vous?

E. d'Alzon.
Notes et post-scriptum