Vailhé, LETTRES, vol.3, p.505

25 oct 1849 Nîmes, REGIS Eulalie

Dieu n’abandonne pas, parce qu’il semble se retirer un moment. -Conseils spirituels.

Informations générales
  • V3-505
  • 0+655|DCLV
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.505
Informations détaillées
  • 1 AME EPOUSE DE JESUS CHRIST
    1 ANNEE SCOLAIRE
    1 DEVOTION EUCHARISTIQUE
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 ORAISON
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 UNION A JESUS-CHRIST
  • A MADEMOISELLE EULALIE DE REGIS.
  • REGIS Eulalie
  • le 25 octobre 1849.
  • 25 oct 1849
  • Nîmes,
La lettre

Ma chère enfant,

J’ai bien vivement regretté de ne pouvoir vous écrire, il y a quelques jours, quand j’ai reçu votre lettre. Les dérangements de la rentrée m’en ont empêché, et vous ne vous faites pas cependant une idée de tous les remords que j’ai eus, car il me semble que votre pauvre âme avait bien besoin de recevoir un peu de soutien. Mais que voulez-vous? Peut-être aussi N[otre]-S[eigneur] a voulu vous laisser seule, afin de vous montrer chaque jour davantage la nécessité de ne vous reposer que sur lui et de le prendre pour votre unique appui. C’est qu’en effet, quand il veut s’emparer tout à fait d’une âme, il la sépare pour un temps de tout secours extérieur, afin de lui faire bien comprendre qu’elle n’appartient à quoi que ce soit qu’à lui seul; puis, il lui rend sa liberté, mais à condition qu’elle en usera pour se tourner tout entière vers son unique Maître. Il me semble apercevoir quelque chose de semblable chez vous, ma chère fille. Les souffrances, les découragements, les sécheresses par lesquelles vous passez me paraissent un travail de notre bon Maître pour épurer votre coeur. Il faudrait bien tenir compte de cette disposition de la grâce envers vous et ne pas croire que Dieu vous abandonne, parce qu’il semble se retirer pour un moment.

Soyez surtout fidèle à l’oraison. Quelques dégoûts, quelques distractions que vous y trouviez, ne vous découragez pas. Notre-Seigneur est triste de toutes les offenses que l’on commet envers lui; ne vous effrayez pas s’il vous communique de ses tristesses. Oubliez-vous un peu en l’aimant, pensez beaucoup à lui, et, s’il est possible, aimez-le pour lui. C’est le caractère de la véritable amitié. Que rien ne vous fasse laisser vos communions. Comprenez combien vous devez y tenir, en songeant à l’union que l’Eucharistie établit entre vous et celui que vous devez aimer uniquement.

Je voudrais causer plus longtemps avec vous, ma chère fille. Le temps me manque, je m’arrête; mais je vous assure que vous m’êtes bien présente dans vos épreuves et que je prie bien constamment Dieu pour qu’il vous soutienne. Priez un peu pour moi, ma bien chère enfant. Il fait bon de se retrouver dans le coeur du même père. C’est là où je vous donne rendez-vous, en étant tout vôtre avec l’affection la plus paternelle et la plus dévouée.

E. d'Alzon.
Notes et post-scriptum