Vailhé, LETTRES, vol.3, p.512

12 nov 1849 Nîmes, ALZON_AUGUSTINE

Nombre de ses élèves. -Qu’elle s’arrête définitivement à un parti pour son avenir, et il s’efforcera de la contenter. -Il attend sa réponse à Montpellier.

Informations générales
  • V3-512
  • 0+659|DCLIX
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.512
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 MALADIES
    1 MARIAGE
    1 RENVOI D'UN ELEVE
    1 VOYAGES
    2 AFFRE, DENIS
    2 ALZON, EDMOND D'
    2 ALZON, HENRI D'
    2 ALZON, MADAME HENRI D'
    2 CORAIL, ALPHONSE
    2 DES ISNARDS, FRERES
    2 GENIEYS, MADAME
    2 JOANNIS, DE
    2 NERET
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    2 VILLENEUVE DE
    3 AVIGNON
    3 DRAGUIGNAN
    3 MARSEILLE
    3 MONTPELLIER
    3 PARIS
    3 TOURAINE
  • A SA SOEUR AUGUSTINE (1).
  • ALZON_AUGUSTINE
  • le 12 novembre 1849.
  • 12 nov 1849
  • Nîmes,
La lettre

Chère amie,

Je commence par te donner une commission. Mon père veut savoir le chiffre exact de mes élèves. J’en ai 155 inscrits; tous ne sont pas arrivés par peur du choléra, mais ils arrivent en masse. Hier, j’en ai eu trois, aujourd’hui…(2) Sur les 155, un a été chassé hier, un autre ne viendra peut-être pas: reste 153. On m’en annonce ce soir deux nouveaux. M. de Villeneuve retient deux places pour deux de ses fils; un médecin de Draguignan m’annonce son fils; M. de Joannès (2b), d’Avignon, m’a mené le sien. On m’annonce encore d’une manière positive le frère du jeune des Isnards que j’ai déjà, mais pas encore arrivé par peur du choléra; enfin, le neveu de M. Affre, l’ancien archevêque de Paris. J’en ai bien quelques autres, mais ils sont moins sûrs: 8 et 153 font 161, et il en viendra bien encore comme il en vient tous les jours. Comme me le disait le P. Corail, le vent de Marseille tourne à l’Assomption.

Maintenant, chère amie, je veux répondre deux mots à ta lettre. Je pars vendredi soir(3), à 8 heures, de Montpellier pour Paris. Si je pouvais dans ce voyage t’être bon à quelque chose, je le ferais bien volontiers. Quant à cet état de contrainte et de brisement dont tu me parles, je le comprends à merveille, mais aussi pourquoi ne veux-tu pas? Tu voudrais, mais tu ne sais pas vouloir. Je te remercie, petite soeur, de m’ouvrir ton coeur, mais conviens que tu aurais pu le faire un peu plus tôt. Maintenant, laissons le passé. Que puis-je faire? A quoi puis-je t’être bon, si tu t’arrêtes devant une affaire de délicatesse, comme cet été dernier quand j’eus le malheur de dire à maman un mot sur toi qui me venait par Mme Génieys? Il faut que tu aies la force de ce que tu veux, autrement il est impossible de te faire illusion sur ton avenir. Mon père n’a pas la moindre envie que tu te maries, uniquement parce que tu lui donnerais la peine de te compter une pension; ma mère souffre trop pour avoir à s’occuper de toi; Marie n’en a pas la force. Quant à moi, je t’avoue que je suis disposé à faire tout ce que tu désireras, mais il faut que tu me dises ce que tu désires et que tu consentes à traiter les choses positivement. Voilà, bien chère amie, tout ce que je puis te dire. Maintenant, parle clair, réponds-moi à Montpellier, chez Néret; j’irai y prendre ta réponse en dînant.

Adieu, petite soeur. Je t’embrasse de tout mon coeur.

Emmanuel.

Marie redoute, autant que toi, l’achat d’une terre en Touraine; au moins, c’est ce qu’elle m’écrit. Je ferai la commission d’Edmond.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Voir des extraits dans *Notes et Documents*, t. IV, p. 112 sq., 616.2. Le chiffre manque.
2b. Il faut lire Joannis (J.P. Périer-Muzet, décembre 2000).
3. C'est-à-dire le 16.