Vailhé, LETTRES, vol.3, p.536

12 jan 1850 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Nouvelles diverses. -Le P. Tissot pourrait être aumônier des Soeurs en Angleterre. -Il devint beaucoup plus homme intérieur. -Autres nouvelles.

Informations générales
  • V3-536
  • 0+671|DCLXXI
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.536
Informations détaillées
  • 1 AUMONIER
    1 MISSION D'ANGLETERRE
    1 NOVICIAT
    1 SANTE
    1 VIE SPIRITUELLE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BALINCOURT, MADAME CHARLES DE
    2 BALINCOURT, MARIE-ELISABETH DE
    2 BOYER, EDOUARD
    2 BOYER, MADAME EDOUARD
    2 CARBONNEL, MARIE-VINCENT
    2 COURTOIS, ALBERT DE
    2 GAY, CHARLES-LOUIS
    2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
    3 ANGLETERRE
    3 BEAUCAIRE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 12 janvier 1850.
  • 12 jan 1850
  • Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

Je vais vite répondre à votre lettre. M. Boyer va mieux; mais que de tristes choses se préparent pour l’avenir de sa pauvre femme! Mais je ne veux pas vous en écrire. Je demanderai si les Carmélites ont reçu les Vies que vous leur avez envoyées. Quant à Soeur Marie-Vincent, il faut qu’elle recommence son noviciat, tout au long; c’est évident. Je pense qu’à sa rentrée il faudra la faire reposer quelques jours, puis lui faire faire une longue retraite, si elle en est capable, et puis lui redonner l’habit sans cérémonie et faire partir son noviciat du jour où l’habit lui sera rendu. Il y a six mois que je ne l’ai vue.

Je suis heureux de la fondation anglaise. Quant à l’aumônier, un prêtre anglais me paraîtrait bien préférable pour les confessions et instructions. J’aurais bien envie de vous donner M. Tissot, mais je voudrais bien pouvoir lui procurer un millier de francs pour payer ses dettes. Comme aumônier, je ne connais pas de plus saint homme que lui. Il est un peu long à sa messe, mais il la dit avec une dévotion admirable. Il chante très bien et peut parfaitement enseigner le plain-chant. Il est très capable de surveiller les études en français et de faire le catéchisme. Il pourrait également enseigner le grec et le latin: quant au grec, il vous serait inutile; pour le latin, il pourrait vous être avantageux d’avoir quelqu’un en Angleterre. Je pense que vous n’en auriez pas besoin avant le mois de juillet. A la pensée de M. Tissot comme votre aumônier se joint l’idée de faire un essai d’aumôneries pour les anciens religieux. S’il ne réussit pas, il n’en serait pas question. Remarquez que je ne vous fais ici qu’une proposition, dans le désir de vous être utile. M. Tissot, s’il ne vous convenait pas, pourrait revenir au bout d’un an et même plus tôt. Ne voyez dans mon idée que mon très grand désir d’être utile à vos filles.

Je suis enchanté que vos rapports avec M. Gay prennent une si bonne tournure. Faites-lui beaucoup de bien. Il me semble bien que je veux devenir plus intérieur, mais je ne le suis guère. Cependant, je m’arrange pour avoir toujours du temps pour prier; et quand je vous dis quelquefois que je n’ai pas eu le temps de vous écrire, c’est que j’ai préféré causer avec le bon Dieu. J’espère que vous ne m’en voudrez pas.

Vous recevrez la visite de M. de Courtois, un de mes anciens élèves. Soyez bonne pour lui; c’est une bonne petite âme, un peu faible, mais allant à Dieu. Son éducation de famille a été pitoyable sous le rapport du caractère, car ses parents sont chrétiens à la mode des Beaucairois, c’est-à-dire comme des balles de coton. Mme de Balincourt me disait hier que, si Valentine se guérit chez vous, elle n’aura aucun doute sur sa vocation.

Adieu, ma fille. Mille fois à vous en Notre-Seigneur.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie.