Périer-Muzet, LETTRES, Tome XV, p. 14|Vailhé, LETTRES, vol.3, p.550

8 feb 1850 Nîmes, SAUGRAIN Hippolyte aa

S’il ne peut rien faire d’utile pour sa mère, il devrait revenir à Nîmes. -Projets de fondation à Marseille et à Paris. -Il faut se donner tout entier à l’oeuvre.

Informations générales
  • PM_XV_014|V3-550
  • 0+677|DCLXXVII
  • Périer-Muzet, LETTRES, Tome XV, p. 14|Vailhé, LETTRES, vol.3, p.550
Informations détaillées
  • 1 CONVERSIONS
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 FONDATION DES ASSOMPTIONNISTES
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 SAINTE VIERGE
    2 BRUN, HENRI
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 ROQUEPLANE, FRANCOIS
    2 SAUGRAIN, MADAME HYACINTHE
    3 DIJON
    3 LYON
    3 MARSEILLE
    3 PARIS
  • AU FRERE HIPPOLYTE SAUGRAIN.
  • SAUGRAIN Hippolyte aa
  • le 8 février 1850.
  • 8 feb 1850
  • Nîmes,
La lettre

Mon chère enfant,

Je suis un peu en retard avec vous, mais ce n’est pas tout à fait ma faute. J’allais partir pour Marseille, quand votre lettre du 30 janvier m’est parvenue; je ne pouvais par conséquent pas vous répondre immédiatement. J’ai prié M. Brun de me suppléer et j’espère qu’il l’aura fait. Aujourd’hui, je veux vous dire combien je partage toutes vos peines et vos douleurs au sujet de votre mère tant pour sa santé que pour son âme. Je suis convaincu que la Sainte Vierge accordera à nos [prières] au moins sa conversion, ce qui est le plus important. Je vous promets que nous prierons tous les jours à cette intention. Si vous ne nous trouvez personne ni pour professeur ni pour suppléant, le plus simple sera de nous revenir au plus tôt, à moins que vous n’espériez obtenir quelque chose pour le salut de votre mère en restant. Je vous en fais juge, parce que je sais que vous n’abuserez pas de la permission. Vous pourrez, au reste, consulter sur ce point la supérieure, qui peut mieux vous conseiller à la suite d’une conversation que moi par lettre, ce qui serait trop long. Nous avons tous faim et soif de vous, mon cher enfant. Ainsi arrivez-nous au plus tôt, c’est-à-dire dès que vous en verrez la possibilité(1). Nous avons eu ici bien des misères, et je crois qu’il faudra en venir à une nouvelle expulsion. Roqueplane François se conduit d’une manière affreuse en provoquant au mal plusieurs enfants, et quelques-uns ont succombé. Je crois qu’il faut en venir à un exemple et à un exemple sévère.

Tandis que vous me pressez d’aller à Paris, je suis tenté, moi, d’aller à Marseille. Au moins m’y fait-on les propositions les plus belles, et je crois que c’est une ville dont il faut s’emparer. Mais il est très sûr aussi qu’il est très important de songer à Paris, parce que là nous aurons des sujets plus aisément qu’ailleurs. Je vous permets de vous arrêter à Dijon, si vous en avez besoin, et également à Lyon, surtout si vous pensez pouvoir y faire quelque chose pour l’oeuvre. Allons, mon cher ami, mettons-nous-y de tout notre coeur, promettons à Dieu que nous nous donnerons à son oeuvre et que nous ne nous préoccuperons que de sa gloire. Soyez bien défiant de tous les petits sentiments de satisfaction personnelle, auxquels vous pourriez être tenté de vous livrer, et croyez bien, cher ami, à toute mon affection fraternelle.

E. d’Alzon.

Tous nos Frères me parlent sans cesse de vous.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Nous avons omis quelques lignes. [Ces lignes ont été réintroduites d'après T.D.20, p.139 : ce sont celles qui suivent jusqu'à la fin du paragraphe. - Avril 1996].