Vailhé, LETTRES, vol.3, p.579

20 may 1850 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Nouvelles diverses. -Tout jusqu’ici le confirme dans l’idée de ne pas ouvrir de collège à Paris avant octobre 1851. -Nombre des élèves. -Avis spirituels. -La Conférence de Saint-Vincent de Paul.

Informations générales
  • V3-579
  • 0+688|DCLXXXVIII
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.579
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 ANNEE SCOLAIRE
    1 APATHIE SPIRITUELLE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COLLEGES
    1 MISSION D'ANGLETERRE
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 VOYAGES
    2 BOULLENGER, FILS
    2 BOULLENGER, PERE
    2 DOURIFF, CLAUDE-JOSEPH
    2 LAFFITTE, FAMILLE
    3 ANGLETERRE
    3 MAISONS-LAFFITTE
    3 PARIS
    3 PARIS, COLLEGE STANISLAS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 20 mai 1850.
  • 20 may 1850
  • Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

J’ai déjà bien fait prier pour nos Soeurs d’Angleterre et je continuerai encore, car j’attache la plus grande importance à leur mission. Je voudrais bien pouvoir aller leur faire une visite, et si je ne réalise pas mon projet à mon prochain voyage à Paris, c’est parce qu’il y aura trop peu de temps qu’elles seront arrivées à leur destination. Le château de Maisons(2) me tenterait sans doute; mais il y aurait folie, ce me semble, à acheter par le temps qui court. Je ne puis vous dissimuler que je suis de ceux qui pensent que l’on finira par ôter à Paris de son importance, et je ne suis pas fâché de voir un peu qu’elle tournure vont prendre les choses, avant de rien décider. Il paraît que ce pauvre Stanislas va décidément crouler, et cela se comprend. Je ne me soucie pas d’aller me mêler dans cette catastrophe, et puis je soupçonne qu’il y aura à Paris -ce qui a lieu ici- beaucoup d’efforts pour profiter du bénéfice de la loi. Or, à ce moment-là, les élèves seront peu nombreux. C’est pourquoi je préfère attendre un peu que toute cette émotion soit calmée, et j’en reviens toujours à mon idée du mois d’octobre 1851, et pas plus tôt. Je suis un peu têtu, comme vous le voyez. Mais avec la meilleure volonté du monde je ne vois pas la possibilité d’aller plus vite.

Je comptais sur 170 élèves, je n’en ai que 160 et j’ai bien peur de ne pas aller aux 200 que j’attends pour l’an prochain. Cependant, il me les faut de toute nécessité, si je veux laisser la maison dans un état convenable et en état de parer à ses dépenses ordinaires et extraordinaires.

J’attends bientôt de vous un rendement de compte, ma chère fille. Au milieu du départ de vos Soeurs, vous avez eu bien peu de temps à vous; mais maintenant il faut vous relever de cette négligence spirituelle, où vous avez été par rapport à vous-même, en vue des autres. Vous leur avez donné assez de vous pour chercher à réparer ce qui s’en est allé de votre ferveur. Ainsi j’espère avoir bientôt de vous quelque chose de bien détaillé.

J’ai passé ma journée dans les conseils de la Conférence de Saint-Vincent de Paul de la maison, et il faut que j’y retourne. Je cherche à donner un peu d’activité à nos enfants et j’espère que nous viendrons à bout d’en faire un jour quelque chose de bien.

Adieu, ma chère fille. Priez pour moi, qui suis fort sec ces jours-ci. Où en est le jeune Boullenger? Je suis bien content de ce que vous me dites du jeune prêtre que vous me montrez un peu de loin, mais enfin comme espérance(3). Tout à vous, ma fille, du fond du coeur.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie.
2. Un château de la famille Laffitte qui était en vente pour 60,000 francs.
3. L'abbé Douriff, vicaire à Saint-Roch de Paris.