Vailhé, LETTRES, vol.3, p.589

15 jul 1850 Paris, PICARD François aa

Qu’il ne s’inquiète pas de son examen. -Il le croit appelé à devenir un jour prêtre. -Sera-ce à l’Assomption, et dans les missions? -En tout cas, il faut être prêt à tout. -C’est à lui de choisir tout de suite entre le Séminaire, pour revenir à l’Assomption, ou le noviciat de la Congrégation.

Informations générales
  • V3-589
  • 0+697|DCXCVII
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.589
Informations détaillées
  • 1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 ETUDES ECCLESIASTIQUES
    1 EXAMENS SCOLAIRES
    1 GRANDS SEMINAIRES
    1 MISSIONS ETRANGERES
    1 NOVICIAT
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 PROVIDENCE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 VOCATION SACERDOTALE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 ANGLETERRE
    3 CAP, LE
    3 POLOGNE
    3 ROME
  • A MONSIEUR FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • le 15 juillet 1850.
  • 15 jul 1850
  • Paris,
La lettre

Mon cher enfant,

Je comprends toutes vos perplexités pour l’examen, mais ne vous en préoccupez pas trop. Vous avez fait tout ce qui dépend de vous pour être reçu, et je suis bien sûr que vous le serez. Le tout est que vous ne vous troubliez pas. Mais comme j’ai peu de temps à moi, je veux examiner avec vous la grande question dont vous me parlez. Je ne pense pas que vous deviez vous préoccuper grandement de votre vocation de prêtre en elle-même. Evidemment, vous êtes appelé à être un jour membre du sacerdoce. Je n’ai pas de doute à cet égard; mais où et comment? Je pense, pour mon compte, que rien ne peut mieux vous convenir qu’une communauté religieuse. Laquelle? Vous me répondez: l’Assomption. Oui, sans doute; mais pour que je vous dise: « Venez », il faut que, comme M. Hippolyte, vous soyez prêt à faire tout ce qu’on vous dira. J’espère bien un jour vous envoyer aux Missions. Mais quand? A cela il faut une disposition absolue de partir ou d’attendre. Il est évident que nous enverrons un jour dans les Missions, soit au Cap parmi les Cafres et les colons anglais, soit en Angleterre, soit en Pologne, soit même ailleurs; mais pour cela il faut se préparer.

Maintenant vous avez deux voies: ou d’entrer au Séminaire, vous faire ordonner et puis nous revenir, -mais, Monseigneur, quand vous serez prêtre, voudra-t-il vous laisser quitter son diocèse?- ou faire comme les religieux, commencer par un an de noviciat, puis faire votre théologie. C’est vous retarder un an pour le sacerdoce. Quant à votre théologie, vous la feriez alors ici ou à Rome, car il serait bien possible que, d’ici à un an, nous eussions une maison d’études à Rome. Ainsi, mon cher ami, réfléchissez, priez, et puis décidez-vous. Je suis très convaincu que vous pouvez faire beaucoup de bien; mais pour cela il faut que vous ayez trouvé la position où il plaira à la divine Providence de vous placer.

Adieu, mon cher enfant. Je vous promets de prier beaucoup pour vous. Vous comprenez quel bonheur ce serait pour moi de vous voir tout à fait de ma famille; mais il ne faut pas m’arrêter à ces pensées. Il faut, au-dessus de tout, envisager la très pure et aimable volonté de Dieu.

Tout à vous du fond du coeur.

E. d'Alzon.
Notes et post-scriptum