Vailhé, LETTRES, vol.3, p.606

19 aug 1850 Nîmes, COMMARQUE Marie-Thérèse ra

Il n’ira pas en ce moment à Paris, mais sa nomination au Conseil supérieur l’y ramènera plus souvent qu’il ne pensait. -L’accomplissement de tous les devoirs de religieuse est la meilleure voie pour se sanctifier. -Recommandation pour Mme Durand.

Informations générales
  • V3-606
  • 0+706|DCCVI
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.606
Informations détaillées
  • 1 CONSEIL SUPERIEUR DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
    1 REGIME ALIMENTAIRE
    1 SANTE
    1 VACANCES
    1 VIE SPIRITUELLE
    1 VOIE UNITIVE
    1 VOLONTE DE DIEU
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 HAY, MARIE-BERNARD
    3 PARIS
  • A LA SOEUR MARIE-THERESE DE COMMARQUE (1).
  • COMMARQUE Marie-Thérèse ra
  • le 19 août 1850.
  • 19 aug 1850
  • Nîmes,
La lettre

Figurez-vous, ma chère fille, que j’ai été deux jours sans avoir une minute pour finir votre lettre. Enfin, me voilà hors de l’année classique. Les portes sont ouvertes: les oiseaux partis, je puis un peu respirer et je viens me reposer avec vous. Hélas! non, je n’irai pas à Paris, quoique, après m’avoir laissé refuser à plusieurs reprises, on m’ait mis dans l’impossibilité de reculer jusqu’au bout. Cela me ramènera plus souvent à Paris que je ne le pensais. Peut-être sera-ce une des volontés de Dieu pour me faire accomplir plus aisément l’oeuvre que j’y voudrais tant établir!

Puisque vous voulez que je vous traite en infirmière, apprenez que j’ai besoin de grands ménagements, que mes forces me laissent là pour bien peu de chose, que j’ai pourtant bien meilleure santé qu’à Paris et que j’espère beaucoup surtout d’un régime suivi. J’espère que je vous parle avec détails. Mais soyez bien convaincue que ma reconnaissance pour vos bons soins est trop grande, pour que je ne sois pas prêt à tout faire ou dire pour vous la prouver.

Parlons un peu de vous. Je crois que ma bien chère fille a surtout besoin d’aller au positif, c’est-à-dire à l’accomplissement de tous ses devoirs de religieuse.

Avant tout il faut commencer par là; le reste vient ensuite, et je ne sais pas s’il y a quelque reste, après que l’on s’est posé en face de toutes ses obligations, en les prenant une à une, et qu’on s’est appliqué à les accomplir toutes aussi parfaitement que possible dans un esprit de paix, de douceur et d’obéissance. Cette manière de procéder ne laisse pas grande place à l’orgueil, et, par ce côté, elle est excellente. Puis, elle donne du ton à l’âme; ce qui est extrêmement nécessaire, surtout quand l’air, pour ainsi dire, est imprégné de miasmes affaiblissants. Ainsi, ma bonne fille, cherchez à vous tenir constamment en présence de Dieu, et, sans vous préoccuper du lendemain, tenez de toute votre énergie à bien faire chacune des choses qui vous sont imposées par la règle, par vos devoirs spéciaux ou par l’obéissance. Que de mérites à acquérir dans cette voie si simple!

J’ai dit, hier, un mot à Soeur Marie-Bernard de Mme Durand. Je vous la recommande très particulièrement. C’est une femme très pieuse, très simple. Elle est enthousiaste de l’Assomption; arrangez-vous pour qu’elle ne perde pas cette bonne idée, de peur qu’elle m’accuse d’avoir dit trop de bien de vous.

Adieu, ma fille. Mille choses à toutes nos Soeurs. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie. Voir *Notes et Documents*, t. V, p. 55.1. D'après une copie. Voir *Notes et Documents*, t. V, p. 55.