Vailhé, LETTRES, vol.3, p.614

12 sep 1850 Lavagnac, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Conseils spirituels. -La fondation d’Angleterre et son aumônier. -Nouvelles diverses de Nîmes. -L’aumônerie du P. Tissot. -Autres nouvelles.

Informations générales
  • V3-614
  • 0+711|DCCXI
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.614
Informations détaillées
  • 1 AUMONIER
    1 MISSION D'ANGLETERRE
    1 PAIX DE L'AME
    1 TRAITEMENTS
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BOURDET, HELOISE
    2 BOURDET, JEAN-CLAUDE
    2 BOURDET, MARIE-FRANCOISE
    2 BOURDET, VIRGINIE
    2 CARBONNEL, MESDEMOISELLES
    2 KAJZIEWICZ, JEROME
    2 LEEDS, DUCHESSE DE
    2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
    2 REVEILHE, MADAME
    2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 12 septembre 1850.
  • 12 sep 1850
  • Lavagnac,
La lettre

Ma chère fille,

Je commence par vous féliciter du bon esprit avec lequel vous rentrez à l’Assomption. Je ne doute pas que cet esprit de paix et de repos en Notre- Seigneur ne se communique à vos filles et ne dissipe beaucoup des misères dont vous me parlez. Oh! qu’il est difficile d’avoir toujours son âme entre ses mains, mais que l’on peut faire de bien, quand on en est le maître absolu! Je suis bien heureux aussi de la liberté de coeur que vous me paraissez avoir à l’égard de votre père. Il me semble que ces deux dispositions d’âme peuvent faire beaucoup de bien, même à votre santé, dont par parenthèse vous ne me dites rien.

Voici une lettre pour Soeur Th[érèse]-Em[manuel]. Je vous prie de la lire et d’y ajouter votre avis. Par ce moyen elle saura à quoi s’en tenir. Trouver quelqu’un, d’ici au mois de novembre, me paraît bien difficile ou plutôt impossible. Or, si elles attendent, si surtout les Jésuites peuvent leur procurer quelqu’un pour six mois, tout ira bien. En ayant un prêtre qui ne demande que sa stricte dépense, on n’aura pas besoin de la duchesse de Leeds, ni par conséquent de faire dire deux messes le dimanche. Il me paraît que cela arrangerait bien des choses. Cependant, le prêtre que j’enverrais pourrait biner. J’ai oublié de le dire à Soeur Th[érèse]-Em[manuel], qui paraît y tenir beaucoup. Tout cela me prouve combien il importe d’avoir des sujets anglais. Je crois bien qu’il faudra que Soeur Th[érèse]-Em[manuel] s’occupe de nous en trouver.

Je viens d’écrire à Soeur du Coeur de Marie que son père consent à tout pour ses deux filles; on peut donc disposer d’Héloïse, mais je veux auparavant que le père me donne un consentement par écrit. Avec un pareil homme, on ne sait ce qui peut arriver. Quant à Virginie, je la mettrai dans une maison de Providence, où Mme Réveilhe a mis une petite nièce dont le père avait mangé un peu plus qu’il n’avait. Je me trouve bien heureux de m’être trompé par rapport aux dispositions des demoiselles Carbonnel et je leur fais réparation du fond du coeur. S’il en est ainsi et que je puisse être bon à quelque chose, je suis tout prêt à faire ce qu’il conviendra; mais je ne sais pourquoi j’ai toujours la conviction qu’il faut aller avec la plus grande circonspection, pour ne pas être attrapé au moment où l’on croira avoir tout arrangé.

Il me paraît assez difficile de ne donner à M. Tissot que 400 francs. Seulement, vous pourriez faire espérer -ce qui est vrai- que, lorsque nous aurons une maison à Paris, un aumônier ne vous coûtera presque rien, et, dès que nous pourrons lier les deux bouts, rien du tout. Enfin, avec ces données arrangez la chose comme vous l’entendrez; car, à dire vrai, j’aimerais bien qu’il y eût moyen de vous décharger le plus possible. Comment font les Dames du Sacré-Coeur avec les Jésuites, ou les Soeurs de la Charité avec les Lazaristes? Tâchez donc de fournir à M. Tissot la vente de sa grammaire, et alors il ne vous coûtera que l’entretien.

Adieu, ma chère fille. Voilà une lettre d’affaires. Je ne sais si je me trompe, mais il me semble que j’aurai, à la rentrée, au moins 210 élèves. Le P. Jérôme(2) a passé par Nîmes; je n’ai pu le voir, il se rend à Rome. Savez-vous s’il doit y être longtemps? Adieu et bien à vous en Notre-Seigneur.

Notes et post-scriptum
1. D' après une copie.
2. Un des prêtres polonais de la Résurrection.