Vailhé, LETTRES, vol.3, p.625

2 oct 1850 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il part pour la Chartreuse de Valbonne. -Joie que lui cause son portrait et préoccupations pour sa santé. -Grands éloges du nouveau professeur de mathématiques.

Informations générales
  • V3-625
  • 0+718|DCCXVIII
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.625
Informations détaillées
  • 1 JOIE
    1 MATIERES SCOLAIRES
    1 ROYALISTES
    1 SOINS AUX MALADES
    2 FRANCHESSIN, ERNEST DE
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 PUGET, MADAME
    2 SAINT-JULIEN, MARIE-GONZAGUE
    2 YZALGUIER, M.-DOMINIQUE-EUGENE D'
    3 MARSEILLE
    3 PARIS, ECOLE POLYTECHNIQUE
    3 VALBONNE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 2 octobre 1850.
  • 2 oct 1850
  • Nîmes,
La lettre

Bien chère fille,

Je pars dans quelques instants pour Valbonne, mais je ne puis, avant de me mettre en route, m’empêcher de vous dire la joie que m’a causé votre portrait. Tel que me l’a apporté Mme Durand, tel qu’il est, je le trouve charmant; et puis, je vous assure que ce ne m’est pas une petite joie que d’avoir ici au moins votre image. Mme Durand m’a donné le bulletin de votre santé, et voilà ce qui me préoccupe. Est-ce que c’est moi seul qui dois me soigner? De grâce, faites donc ce que vous pourrez pour votre larynx, parlez moins pendant quelque temps. Comme, en pareil cas, des filles comme Soeur Marie-Gonzague doivent vous préoccuper et vous faire souffrir! Je prie doublement pour elle, mais, je crois, surtout à cause de vous.

Nous avons une petite perfection dans M. d’Yzalguier, admis avec le numéro I à l’Ecole polytechnique. Il en suivit les cours sans y entrer, à cause des principes légitimistes de ses parents. Depuis, pendant douze ans, il ne dormait que de 6 heures du matin à 9 heures, et, une fois par semaine, passait une nuit blanche. Mais ce n’était pas des mathématiques seules qu’il s’occupait. Il les croit nécessaires à la discipline de l’esprit, mais il prétend qu’il n’y a de vrais mathématiciens que les philosophes et les théologiens. Il m’a confondu par tout ce qu’il m’a dit avoir étudié en fait de théologie. Je crois qu’il remplira les conditions de M. de Franchessin, car il n’a presque pas la mémoire des mots et ne retient ce qu’il lit que par l’enchaînement des idées. Mais je bavarde et il faut vous quitter pour aller dire Prime.

Adieu, ma fille. Tout vôtre, mais soignez-vous.

E. d’Alzon.

Je vous prie de bien accueillir, comme recommandée par moi, Mme Puget, de Marseille, qui vous enverra ses deux filles.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. D'après une copie.