Vailhé, LETTRES, vol.3, p.637

21 dec 1850 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Le travail est cause du retard de sa lettre. -L’abbé Brun est établi sous-directeur avec succession. -Quatre de ses compagnons feront entre ses mains des voeux particuliers, le jour de Noël. -Le Conseil de l’Assomption a décidé de ne pas accepter Stanislas et de commencer à Paris dès l’année suivante. -Il prépare une Ecole normale. -Avis spirituels.

Informations générales
  • V3-637
  • 0+727|DCCXXVII
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.637
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONSEIL DU SUPERIEUR LOCAL
    1 FONDATION DES ASSOMPTIONNISTES
    1 NOEL
    1 UNIVERSITES CATHOLIQUES
    1 VOEUX DE RELIGION
    1 VOYAGES
    2 BRUN, HENRI
    2 CARDENNE, VICTOR
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 GOSCHLER, ISIDORE
    2 MICHEL
    2 PERNET, ETIENNE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
    2 VERNIERE, JEAN-JEROME
    3 PARIS, COLLEGE STANISLAS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 21 décembre 1850.
  • 21 dec 1850
  • Nîmes,
La lettre

Le désir que j’avais de vous apprendre moi-même mon arrivée et les mille empêchements de mon arrivée ont été cause que, depuis avant-hier matin, vous n’avez pas de mes nouvelles et que vous croyez Monsieur votre père ou malade, ou, selon sa prétendue habitude, indifférent; et ma bonne fille a fait un acte de vertu, si elle n’a pas dit: « Eh! bien, cela me sera indifférent, à mon tour. » Et pourtant, ma fille, Dieu m’est témoin que, puisqu’en étant bon je puis vous faire du bien, je désire très sûrement vous être parfait.

Mon voyage a été très bien. Je trouve la maison mieux que je n’osais l’espérer. Il y a quelques tiraillements sans doute entre M. Brun, que je constitue sous-directeur cum futura successione, et le préfet de discipline; mais ceci est peu de chose. MM. Brun, Cardenne, Saugrain et Pernet feront le jour de Noël entre mes mains des voeux particuliers, en attendant qu’ils puissent les faire avec approbation de l’autorité ecclésiastique. C’est toujours quelque chose. Voilà la vraie naissance de notre petite Congrégation. Du reste, leur esprit est parfait. L’abbé Vernières est aussi, lui, très édifiant.

Je viens d’écrire à l’abbé Goschler que le conseil de l’Assomption repoussait l’idée d’accepter Stanislas. Nous nous arrêtons à cette pensée: commencer par les cinq premières classes, 9e, 8e, 7e, 6e et 5e. Nous nous développerons chaque année, à partir de là. Si nous pouvons avoir, à côté, une Ecole préparatoire, nous l’aurons; mais ceci ne viendra qu’en seconde ligne. Vous ai-je dit que M. Michel, que j’ai vu il y a huit jours, me pousse très fortement dans ce sens? Si vous le voyez, seriez-vous assez bonne pour lui dire que, à moins d’impossibilité absolue, je suis résolu à commencer l’an prochain, et que je compte sur lui pour préparer les éléments qu’il a bien voulu me promettre? Je compte aussi non sur le dévouement, mais sur l’amitié bien filiale de ma chère fille pour m’aider dans, cette affaire, dont je vais m’occuper très activement au mois de février, si ma santé me le permet.

Je vais m’occuper aussi, non de l’Université libre, puisque le Comité d’enseignement libre n’a pas voulu en entendre parler, mais d’une Ecole normale, pour laquelle j’espère que mon évêque me prêtera son concours. J’attends, avant le jour de l’an, un rendement de compte qui me permettra de vous parler un peu longuement de vous.

Adieu, ma bien chère enfant. Je suis heureux de penser que mes dernières paroles vous ont été bonnes. Croyez que je voudrais toujours vous les donner ainsi. Mais vous, mon enfant, soyez aussi un peu miséricordieuse pour votre père, qui vous aime tant et qui vous le prouvera peut-être à force de persévérance dans sa résolution de porter tous vos moments pénibles, quelle que puisse être la cause de votre tristesse. Adieu et croyez-moi tout vôtre, comme je le suis en effet.

E. d’Alzon.

Seriez-vous assez bonne pour prier M. Tissot de nous faire la commission ci-jointe?

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. D'après une copie.