Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.28

12 apr 1851 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Directives et souhaits pour la Semaine Sainte. – Deux vocations s’annoncent parmi les élèves.

Informations générales
  • T1-028
  • 22
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.28
  • Orig. ms. ACR, AD 754; T.D. 21, n. 11, p. 11-12.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 COMPASSION DE LA SAINTE VIERGE
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 ELEVES
    1 ENFANTEMENT DES AMES
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PRIERE A LA SAINTE VIERGE
    1 SACRIFICE DE LA MESSE
    1 SEMAINE SAINTE
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    1 VERTU DE FORCE
    1 VERTUS RELIGIEUSES
    1 VOCATION RELIGIEUSE
  • A LA R.MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 12 avril 1851. Compassion de Notre-Dame.
  • 12 apr 1851
  • Nîmes,
  • Evêché de Nîmes
  • Madame Madame la supérieure de l'Assomption 94, rue de Chaillot Paris
La lettre

Ma chère fille,

Votre bonne et parfaite lettre m’arrive. Je désire que nous passions très saintement ce temps de la semaine sainte. Surmontez pendant tout ce temps vos répugnances d’estomac le plus que vous le pourrez; mettez-y un peu de conscience et le moins de lâcheté possible. Je dirai pour vous la messe, le mercredi saint. Je demanderai à Notre-Seigneur qu’il vous fasse entrer par la plaie de son côté au plus intime de son coeur, et qu’il vous donne l’intelligence des mystères de douleur qui nous sont proposés dans ces grands jours. Aujourd’hui, fête de la Compassion, je prie la Sainte Vierge avec une assez douloureuse ferveur. Je l’ai conjurée de m’apprendre à enfanter les âmes, comme elle en reçut le pouvoir avec le titre de mère des chrétiens.[1]

Quant à vous, ma fille, je vous souhaite de plus en plus de reprendre la souplesse et la vigueur de votre ressort, qui a été trop longtemps détendu.Il me semble que le mien me revient un peu avec la santé. Notre-Seigneur m’a donné, je crois, deux nouveaux enfants parmi nos élèves; ce sont deux élèves de troisième seulement. Je ne les aurai que dans trois ans et demi, mais il est encore très avantageux de pouvoir compter sur de pareils sujets, qui, sans être extérieurement des sujets très brillants, sont pourtant en tête de la classe et ont tout ce qu’il faut pour faire de parfaits religieux, tous deux, par leur exactitude inébranlable à l’observance de la règle; le plus âgé par son profond bon sens et son application obstinée, le plus jeune par l’exquise délicatesse de son âme.

Le temps me presse un peu, je vous laisse pour aujourd’hui; mais croyez, ma chère enfant, que mon coeur se rapprochera le plus possible du vôtre, tous ces jours-ci, et qu’en demandant à notre divin Maître qu’il vous rende bonne, je le lui demanderai avec une vraie affection de père.

Tout à vous et aussi à vos filles.

E. D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon avouera qu'il avait "une immense dévotion à la Compassion de la Vierge Marie", "coopératrice et collaboratrice du salut du genre humain". Aussi, lui demandait- il, comme fondateur, "la grâce d'enfanter aussi douloureusement qu'il plaira à Dieu, notre petite famille.".