Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.34

9 may 1851 [Nimes], MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

L’esprit d’enfance qu’elle veut reprendre, lui fera du bien par rapport à lui, mais si Notre Seigneur veut s’emparer d’elle, elle devra souffrir beaucoup et longtemps. – Qu’elle lui écrive toujours selon l’état de son coeur, non pour lui être agréable.

Informations générales
  • T1-034
  • 27
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.34
  • Orig. ms. ACR, AD 758; D'A., T.D. 21, n. 15, p. 15.
Informations détaillées
  • 1 DESINTERESSEMENT DE L'APOTRE
    1 ENFANCE SPIRITUELLE
    1 FRANCHISE
    1 SOUFFRANCE SUBIE
    2 COMMARQUE, MARIE-THERESE DE
    2 GAUDE, MARIE-RODRIGUEZ
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • 9 mai [18]51
  • 9 may 1851
  • [Nimes],
La lettre

Je venais de faire les deux pages qui précèdent et j’écrivais à Soeur Marie- Thérèse, quand j’ai reçu votre lettre du 5. Vous êtes une bien bonne fille de m’écrire comme vous le faites, et, si je vous disais hier que vous aviez à souffrir, et beaucoup, c’est qu’il me semblait que Dieu prolongeait bien longtemps vos peines. Je crois toujours qu’elles touchent à quelque chose de plus intime que vous ne pensez, dans vos relations avec Notre- Seigneur. Maintenant vous pensez qu’en devenant petite enfant, cela passera, devenez petite enfant. Seulement, voici mon opinion: cet esprit d’enfance, que vous voulez reprendre, vous fera peut-être du bien par rapport à moi, et ce sera quelque chose; mais si, comme je le crois, Notre-Seigneur veut s’emparer tout à fait de vous, attendez-vous à souffrir, et beaucoup et longtemps.

Je vous conjure de m’écrire toujours selon l’état de votre coeur, et non selon votre désir de m’être bonne. Rien ne m’est plus précieux comme les épanchements de votre chère amitié, mais il faut aller à quelque chose de plus, à votre perfection, et si vous êtes raide, j’ai besoin pour le savoir que vous vous montriez telle. Du reste, il vous est bon de savoir que mon affection s’élève au-delà des tristesses et des peines que vous pouvez me procurer, et même au-delà des consolations et des joies qui me viennent de vous. Quand vous aurez cette assurance immuable, beaucoup de travail sera fait.

J’ai répondu d’avance à ce que vous me dites pour Mlle Gaude. Je n’ai pas une minute. Adieu.

E. D'ALZON
Notes et post-scriptum