Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.44

10 jun 1851 Paris, REGIS Eulalie

Il l’invite à tendre à la perfection sans restriction. – Deux heures d’oraison par jour l’y aideront. Nouvelles des siens.

Informations générales
  • T1-044
  • 36
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.44
  • Orig. ms. ACR, AM 250; D'A., T.D. 37, n. 2, p. 231-232
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 ORAISON
    1 OUBLI DE SOI
    1 PECHE
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 VIE DE SACRIFICE
    1 VIE SPIRITUELLE
    2 EPINAY, MADAME D'
    2 VAILHE, SIMEON
    3 BESANCON
    3 DIJON
    3 MARSEILLE
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A MADEMOISELLE EULALIE DE REGIS
  • REGIS Eulalie
  • 10 juin [1851]
  • 10 jun 1851
  • Paris,
  • Mademoiselle Mademoiselle Eulalie de Régis rue du Chapitre Nîmes Gard.
La lettre

Je ne sais comment il se fait, ma chère fille, que j’aie tant tardé à vous répondre. Ce n’est pas que je fusse embarrassé; votre lettre est si claire, si transparente qu’il n’y a pas à hésiter sur ce qu’il y a à vous dire. Non, ma chère fille, il n’y a pas à balancer. Vous voyez très clairement devant vous votre devoir. Il faut le suivre sans reculer une seule minute; il faut aller vite en avant, où Dieu vous veut, à la perfection, telle qu’il vous la demande, avec les sacrifices tels qu’il vous les impose; il faut donner à Dieu tout, tout, oui tout. Qui dit tout n’excepte rien. Ainsi pas d’exception, pas de restriction. Fouillez au fond de votre âme, voyez d’un coeur généreux absolument tout ce qui vous est demandé. Il n’y a pas, il ne peut y avoir pour vous aucune illusion possible. Votre passé, vos souffrances, vos chutes mêmes vous avertissent aujourd’hui. Aussi m’est-il absolument impossible d’admettre pour vous la plus légère excuse, si vous ne travaillez sérieusement à devenir une sainte.

Deux heures d’oraison par jour, c’est quelque chose de bien douloureux, surtout quand Notre-Seigneur nous y parle et que nous ne voulons pas l’écouter. Pourtant il faut bien savoir si l’empire lui restera ou non. C’est une question qui veut être résolue; et si elle l’est comme elle doit l’être, si vous voulez être toute à lui, — qui veut la fin veut les moyens –, je ne sache pas qu’il soit possible d’aller au ciel autrement que par le chemin, que le maître du ciel nous a tracé lui-même.

Je sors de chez votre tante. Votre oncle part demain pour le Midi; il ira d’abord à Marseille, puis, quelques jours, à Nîmes. Votre tante part mercredi, 17; moi, le lendemain.[2] Peut-être votre tante retardera-t-elle de q[uel]q[ues] jours, pour que nous puissions voyager ensemble à partir de Dijon. Je veux faire avant un crochet sur Besançon. Mme d’Epinay était chez votre tante.

Adieu, ma fille. A revoir dans une quinzaine. Le temps me manque pour me relire.

E. D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. La date est incomplète; mais l'année est 1851. (P.S.Vailhé).
2. Le P. d'Alzon quitta Paris pour Nîmes le jeudi 19 juin; dès lors la date: mercredi 17, est fautive, -"erreur qui lui arrivait quelquefois". (P. Vailhé).