Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.85

19 sep 1851 Nîmes, GIRY_MADAME

Motifs de son retard à lui répondre. -Nouvelles de sa famille.- Divers conseils et avis spirituels.

Informations générales
  • T1-085
  • 77
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.85
  • Orig. ms. ACR, AM 200; D'A, T.D. 37, n. 1, pp. 179-180.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 CONTRARIETES
    1 EMPLOI DU TEMPS
    1 ORAISON
    1 PATIENCE
    1 RETRAITES PASTORALES
    1 SAINTE COMMUNION
    1 SOUFFRANCE
    2 FRANCOIS DE SALES, SAINT
    2 ROUSSY, EUGENE DE
    2 ROUSSY, FAMILLE DE
    2 SALES, MADAME DE
    3 VALBONNE
  • A MADAME LOUIS DE GIRY
  • GIRY_MADAME
  • le 19 sept[embre] 1851.
  • 19 sep 1851
  • Nîmes,
  • Maison de l'Assomption
La lettre

Ma chère fille,

Voilà près d’un mois que je suis souffrant ou en retraite. Dans ce moment même, je devrais être enfermé au séminaire; mais, comme je sors de Valbonne, je pense qu’il me suffit d’aller entendre deux instructions par jour pour achever ma conversion, si faire se peut. Voilà qui me permet de vous écrire aujourd’hui deux mots, pour vous remercier de vos deux lettres que je viens de relire. Elles sont d’une date si éloignée que je n’ose vous en parler. Vous me dites dans la dernière que Monsieur votre père a eu la suette, mais j’espère qu’il est entièrement rétabli. Aucun de vos frères ne m’en a rien dit, et Mme de Sales[1], qui est parti pour aller aider M. de Roussy à garder vos soeurs, ne savait rien qui pût l’inquiéter au moment de son départ.

Quant à vous, ma chère enfant, j’admire quels trésors de patience vous amassez, si vous voulez profiter de toutes les occasions que Dieu vous fournit. Tous vos projets contrariés, tous vos jours attristés par quelque souffrance, que de mérites pour le ciel! Mais il faut pour cela une patience d’ange et je suis sûr que, quoique vous l’ayez, vous n’êtes pas fâchée d’entendre de temps en temps quelqu’un vous rappeler la pensée de la volonté de Dieu. En effet, il n’y a rien comme cette volonté divine, qui dispose tout pour notre plus grand bien, pourvu que nous nous en rapportions à elle. Mais, par moments, la pauvre nature n’y trouve guère son compte. Elle voudrait pouvoir se plaindre, se dérober, et Dieu lui ferme la bouche, sous peine de lui faire perdre le fruit de toutes ses douleurs.

Où en êtes-vous pour vos communions? Et vos méditations, les faites-vous un peu sérieusement? Adieu, ma chère fille. Si vous voulez m’écrire ici, vers le 10 octobre, je pourrai vous répondre assez facilement.

Tout à vous en Notre-Seigneur.

E. D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Descendants de la famille de saint François de Sales, les Sales étaient apparentés aux Roussy, et les Roussy, dont Mme de Giry, née Constance de Roussy, aux d'Alzon par l'ascendance maternelle.