Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.90

27 sep 1851 Lavagnac, PITRA Cardinal

Il est prêt à faire quelque chose pour M. Dübner, son protégé. – Mais il voudrait être aidé à trouver des professeurs pour sa Maison de hautes études.

Informations générales
  • T1-090
  • 82
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.90
  • D'après une copie, ACR, AO 197; D'A., T.D. 40, n. 1, pp. 73-74.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGES
    1 ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
    1 MAITRES
    1 MATIERES DE L'ENSEIGNEMENT ECCLESIASTIQUE
    1 PUBLICATIONS
    1 QUERELLE DES AUTEURS CLASSIQUES
    1 ULTRAMONTANISME
    1 UNIVERSITES CATHOLIQUES
    2 DUBNER, FREDERIC
    2 GAUME, JEAN-JOSEPH
    2 GOUSSET, THOMAS
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MORELOT, STEPHEN
    2 PIE IX
    3 BEAUVAIS
    3 LANGRES
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 PARIS, ECOLE DES CARMES
    3 PARIS, FAUBOURG-SAINT-HONORE
    3 REIMS
    3 SOLESMES
    3 VERSAILLES
  • A DOM PITRA
  • PITRA Cardinal
  • 27 sept[embre 18]51.
  • 27 sep 1851
  • Lavagnac,
La lettre

Mon cher et révérend Père[1],

Merci mille fois des bonnes choses que vous me dites pour ma maison[2]. Veuillez également offrir, avec mes hommages, l’expression de ma reconnaissance à Monseigneur de Reims[3] pour ses encouragements. Je réponds à ce que vous me dites de M,, Dübner[4].J’ai écrit, hier, à M. Laurent, rue du faubourg Saint-Honoré, n. 234, qu’il peut s’entendre avec lui, soit pour le mobilier, soit pour toute autre chose qui pourrait l’aider à sortir de sa fâcheuse position.

Mais je ne puis vous dissimuler que le plan d’études de M. Dübner est un peu différent du mien. M. Dübner est bien païen[5] auprès de ce que je voudrais que fussent mes professeurs. Toutefois, comme cet homme a une grande réputation pour les éditions, qu’il a surveillées, croyez-vous qu’il voulût venir en province présider à des publications que je voudrais faire entreprendre?[6] Serait-il libre? Que sont devenus sa femme et ses nombreux enfants? Serait-il en état de faire un cours de rhétorique latine? Il n’aura rien de digne de lui dans notre maison de Paris, où l’on ne fera encore cette année que la cinquième et les classes inférieures. A Nîmes, ce serait différent. Quels honoraires lui offrir, supposé qu’il voulût venir? Toutes mes questions, vous le voyez, tendent à vous prouver combien je prends à coeur la position de votre protégé.

Maintenant, mon bien Révérend Père, permettez-moi de m’ouvrir à vous. La Maison de hautes études que j’essaie, sera d’abord très peu de chose, mais je désire la rendre chaque jour plus remarquable non seulement au point de vue littéraire, mais surtout au point de vue théologique. Notez bien ceci: comme je suis en quelque sorte en dehors de l’action des évêques, je voudrais en profiter pour me mettre plus directement sous l’action de Rome et du Pape, et former un foyer de théologie romaine per excellence. Mais pour cela il faut des professeurs. J’en cherche et n’en puis trouver. Ne pourriez-vous pas m’aider dans cette perquisition? Je vais toujours, pour commencer, faire un cours de théologie à cinq ou six jeunes hommes, parmi lesquels se trouvera notre ami commun, M. Morelot. J’ai bien déjà un professeur de dogme qui me paraît plein de talent et très suffisamment instruit; mais cela ne suffit pas, il faut quelque chose de plus encore. Venez donc à mon aide, je vous en conjure. Les sacrifices pécuniaires ne m’effraieront pas pour commencer; il faut donner à Dieu, si l’on veut qu’il nous donne.

Je vous félicite bien sincèrement du bref dont vous me parlez[7]; j’espère qu’il imposera silence à ceux qui vous ont fait une si violente guerre. Comment ne pas voir qu’aujourd’hui surtout, il faut des Ordres religieux? Adieu, mon très cher et très Révérend Père, veuillez agréer l’hommage de ma bien respectueuse et bien tendre amitié.

E. D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Le futur cardinal Pitra (1812-1899), qui avait été le supérieur de la fondation éphémère d'un prieuré de Solesmes à Paris (1842-1845).
2. Le 22 septembre 1851, Dom Pitra écrivait de Reims: <>.
3. Le cardinal Gousset
4. Dans sa lettre du 22 septembre, Dom Pitra plaidait auprès du P. d'Alzon, pour qu'il se donne la collaboration de M. Dübner, <>. Ce <>, venait de <>. Il pouvait apporter au P. d'Alzon <> comme éditeur de textes. Dübner était alors responsable d'un collège libre quasi en faillite à Versailles.
5. C'est-à-dire partisan des classiques païens. - Dom Pitra réagira sur cette appréciation et écrira de nouveau, le 25 novembre, au P. d'Alzon: <>.
6. Publication de classiques chrétiens (cf. lettre 44).
7. Bref obtenu de Pie IX par Mgr Gousset pour recommander l'oeuvre de Solesmes à l'attention du clergé et des fidèles.