- T1-092
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- Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.92
- Orig.ms. AC R.A. D'A. T.D. 35. n. 5, pp. 128-130,
- 1 AME EPOUSE DE JESUS CHRIST
1 AMOUR-PROPRE
1 ANTIPATHIES
1 BON EXEMPLE
1 CHARITE DE JESUS-CHRIST
1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
1 CONTRARIETES
1 DEFAUT DOMINANT
1 EPOUSES DU CHRIST
1 FIDELITE A L'ESPRIT DE LA REGLE
1 FONDATRICE
1 LUTTE CONTRE LE PECHE
1 PENITENCES
1 PERSEVERANCE
1 REFLEXION
1 REFORME DU CARACTERE
1 RETRAITE SPIRITUELLE
1 SCANDALE
1 SEVERITE
1 SOUFFRANCE
1 VERTUS RELIGIEUSES
2 MILLERET, MARIE-EUGENIE - A SOEUR MARIE-THERESE DE COMMARQUE
- COMMARQUE Marie-Thérèse ra
- 28 sept[embre 18]51
- 28 sep 1851
- Lavagnac,
- Soeur Marie-Thérèse.
J’ai quelque honte, ma chère fille, quand je vois la date de votre lettre à laquelle je vais répondre- Cependant, ces quelques lignes vous trouveront en retraite ou à peine sortie de vos exercices, et peut-être vous arriveront- elles à un moment favorable. La semence ne descend jamais mieux dans la terre que lorsque les sillons ont été bien creusés.
Je cherche dans mon esprit quelles pensées ont dû vous préoccuper le plus pendant cette retraite. Point d’autres, ce me semble, que celles dont vous me parlez dans votre lettre. Vous me parlez de vos défauts, et vous savez bien ceux qui vous dominent, qui vous empêchent d’être une bonne religieuse. Vous avez réfléchi sur votre amour-propre, votre difficulté à pratiquer la règle, même lorsque votre santé vous le permet, sur vos dispositions à se laisser former dans votre coeur certaines antipathies, et vous avez très sûrement pris la décision de combattre, de détruire, d’extirper toutes ces vilaines choses. Vous avez promis de vous fonder et de vous enraciner dans la charité de Jésus- Christ, et notre divin Maître vous a promis son secours pour tout autant que vous voudriez très sincèrement en profiter. Mais qu’y a-t-il de solide là-dedans? Dieu, dans son infinie patience, veut bien prendre au sérieux vos promesses qui sont sincères, quoiqu’il sache bien qu’elles ne seront pas de longue durée; mais ce n’est pas une raison pour que nous ne cherchions pas à leur donner en effet une fixité, qu’elles n’ont peut-être pas eue jusqu’à présent.
Ainsi, pour ce qui regarde le défaut de charité envers le prochain, pourquoi ne pas prier notre Mère de vous traiter un peu sévèrement, jusqu’à ce que vous soyez devenue charitable? Une ancienne religieuse qui demanderait pénitence toutes les fois qu’elle aurait manqué à la charité, serait d’une grande édification pour les plus jeunes que ses mauvais exemples auraient peut-être entraînées au mal, et réparerait ainsi la mauvaise influence de son passé. Car, il faut vous souvenir que vous devez compter parmi les fondatrices. Et quel bien pourra-t-on dire de vous, si vous ne devenez aussi charitable que vous m’assurez l’être peu? Je comprends à merveille combien les ennuis, les contrariétés, les souffrances physiques peuvent réagir sur le caractère; mais je comprends encore mieux tout ce qu’une religieuse doit acquérir de vertus pour être digne de ce beau et magnifique titre d’épouse de Jésus-Christ.
Mais peut-être ai-je tort de vous parler ainsi. Car, puisque votre coeur, d’après ce que vous me dites, commence à s’élargir, il faut espérer qu’il continuera à se développer sous une influence de sainteté et d’affection surnaturelle que lui communiquera notre divin Maître. Je vous conjure de veiller très attentivement à l’accomplissement des pénitences qui vous sont imposées; ce sont des riens, et ces riens sont beaucoup pour notre sanctification. La sanction donnée à la loi par le châtiment aide au respect de la loi et à son accomplissement.
Adieu, ma chère fille. Bien tout à vous avec une bien vive affection en Notre-Seigneur.
E. D'ALZON