Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.99

5 oct 1851|6 oct 1851 [Lavagnac], MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il serait préférable que l’abbé Laurent ne fît pas d’emprunt. – Sa reconnaissance envers les saints Anges. – Il est fort occupé.

Informations générales
  • T1-099
  • 90
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.99
  • Orig.ms. ACR, AD 791; D'A., T.D. 21, n. 48, p. 34.
Informations détaillées
  • 1 CAPITAUX EMPRUNTES
    1 DEVOTION AUX ANGES
    1 DOT
    1 VENTES DE TERRAINS
    2 FRANCHESSIN, ERNEST DE
    2 GAUDE, MADAME
    2 GAUDE, MARIE-RODRIGUEZ
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • 5 et 6 oct[obre 18]51.
  • 5 oct 1851|6 oct 1851
  • [Lavagnac],
La lettre

Ma chère fille,

Un misérable travail, pour lequel M. Durand me talonnait, m’a empêché de vous écrire. Cependant, vous avez dû recevoir ma lettre. Je comprends bien toutes vos souffrances, soyez-en sûre. Peut-être pourrons-nous arranger bien des choses. L’abbé Laurent m’écrit pour me demander la permission de faire un emprunt de 12.000 francs. Ce serait 2.000 francs de plus qu’il ne faut. Voyez si vous pouvez arranger cela avec lui, car je ne veux pas qu’il emprunte. J’espère qu’il pourra s’en passer. Si cet emprunt pouvait se faire, nous pourrions plus aisément traiter pour la dot de Soeur Marie-Rodriguez. Qu’en pensez-vous? Je vais toujours écrire à Hippolyte si l’affaire de l’abbé Laurent s’arrange; pour vous, ayez la bonté de lui écrire directement.

Je vous ai déjà écrit pour vous dire que, dans l’état des choses, vous pourriez, ce me semble, vendre la campagne de M. de Fr[anchessin].

Allons, ma fille. Portons notre croix en paix et en douceur. Je suis bien reconnaissant aux saints Anges de vous avoir fait du bien. Réellement, les supérieurs de communauté ne pourraient leur avoir trop de dévotion. J’ai aussi, moi, quelques misères, mais j’apprends si bien tous les jours que je n’ai que ce que je mérite, que je n’ose plus souffler mot. Oh! si nous pensions un peu plus à nos péchés,et au purgatoire, nous serions bien plus courageux à souffrir. Je ne vous en plains pas moins de toute mon âme.

Adieu, chère fille. J’ai encore huit à dix lettres à faire, car les gens qui ne viennent pas me voir m’écrivent, sans compter les visites qui durent trois heures, comme aujourd’hui. Mais c’est le pain quotidien de la campagne. J’attends de vous un mot pour l’affaire Gaude.

Notes et post-scriptum