Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.104

20 oct 1851 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Conseils spirituels – Diverses commissions.

Informations générales
  • T1-104
  • 94
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.104
  • Orig.ms. ACR, AD 794; D'A., T.D. 21, n. 51, p. 37.
Informations détaillées
  • 1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 HUMILITE FONDEMENT DE VIE SPIRITUELLE
    2 COMBALOT, THEODORE
    2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 20 oct[obre], 4 h[eures] du matin, 1851.
  • 20 oct 1851
  • Nîmes,
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Si je ne m’étais pas levé avant la cloche, je n’aurais pas une minute pour vous répondre. Je trouve, dans ce que vous m’écrivez le 15, la réponse à ce que vous me disiez le 13, c’est- à-dire qu’avec un peu plus d’humilité tout ce que vous souffrez disparaîtrait comme un abcès que l’on perce. C’est une lutte à mort qu’il faut livrer à votre moi. Les saints triomphent, les âmes lâches se laissent blesser et tombent dans une faiblesse incurable, les autres se damnent. Je veux que vous soyez du nombre des saints, et, comme vous le dites très bien, l’absence de l’amour, c’est l’enfer. Il faut que vous rallumiez votre coeur dans l’amour de Dieu, dans un amour humble, abaissé, et que vous preniez la résolution de vous soumettre à toutes ses divines exigences. Oh! si vous étiez un peu plus petite fille devant le divin Enfant! Si vous consentiez à vous faire peu de chose, à vous voir devant lui ce que vous êtes, ce que nous sommes tous!

Ma bonne fille, jetez un regard en arrière et voyez où vous a conduit votre raideur. Vous l’aperceviez fort bien, mais vous vous y laissiez aller. De votre père, elle est montée jusqu’à Dieu. (C’est-à-dire après avoir été raide envers votre père, vous l’avez été envers Dieu). Toutefois il y a là seulement de la tentation, mais enfin je vois bien qu’il y a quelque chose de plus par moments. Mais enfin, si vous le voulez, vous pouvez bien en triompher.

Je vais vite vous dire, tandis que l’abbé Combalot fait son action de grâces: 1° que les reliques que je vous ai envoyées, sont bien pour vous. J’ai fait tout mon possible pour avoir de la vraie croix; jusqu’à présent cela a été sans résultat. 2° J’avais toujours compté que M. Tissot aurait 800 francs. Vous me priâtes de laisser porter seulement 400 francs sur le budget officiel, mais comme les 800 francs lui étaient nécessaires pour payer ses dettes, il était impossible que j’eusse pu demander moins à cause de cela.

Adieu, ma chère fille. Je vais prier Dieu de nous rendre bons et humbles, et de me donner une telle grâce de paternité que je fonde entièrement votre dureté d’âme et que j’en ranime la froideur.

E. D'ALZON
Notes et post-scriptum