Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.108

28 oct 1851 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il désire des relations d’amitié plutôt que des relations officielles entre les deux Congrégations. – Motifs qui le déterminent à agir ainsi. — Il s’efforce d’empêcher Combalot de publier une troisième lettre à l’archevêque de Paris. – Ses soucis présents.

Informations générales
  • T1-108
  • 96
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.108
  • Orig.ms. ACR, AD 795;D'A., T.D. 21, n.52, p. 38.
Informations détaillées
  • 1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 RELATIONS DU PERE D'ALZON AVEC LES ASSOMPTIADES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 SOUFFRANCE APOSTOLIQUE
    1 UNION DES COEURS
    2 BUQUET, LOUIS-CHARLES
    2 COMBALOT, THEODORE
    2 DONEY, JEAN-MARIE
    2 FORNARI, RAFFAELE
    2 PIE IX
    2 RICARD, ESPRIT-ANTOINE-CHARLES
    2 SIBOUR, MARIE-DOMINIQUE
    3 MONTAUBAN
    3 PARIS
    3 ROME
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 28 octobre 1851.
  • 28 oct 1851
  • Nîmes,
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Moi aussi, je suis forcé de prendre sur mon sommeil pour vous écrire. La rentrée me cause une fatigue énorme. Cependant, je ne veux pas vous faire attendre plus longtemps ma réponse.

1° En principe, je crois qu’il vaut mieux que nous ayons des relations de bonne amitié que des relations officielles. Quant à nous défendre d’avoir de celles que je souhaite, l’archevêque n’osera jamais les empêcher. En résumé, M. Buquet pour supérieur serait ce qu’il y aurait de mieux.

2° Pour répondre à la proposition que vous voudriez faire de me prendre pour supérieur comme pouvant vous aider de ma fortune, franchement je suis assez endetté pour pouvoir promettre beaucoup. Sous ce rapport je voudrais ne prendre aucun engagement sérieux, et si ces engagements ne le sont pas, pourquoi les prendre? Franchement je croirai toujours utile de séparer la caisse des Pères de la caisse des Soeurs. C’est un point sur lequel il m’est impossible de changer d’idée. J’y verrai les plus graves inconvénients, et, dans cette hypothèse, comment puis-je vous venir en aide? Mais vous pouvez faire usage, pour me mettre bien à l’archevêché, du détail suivant: je suis à empêcher l’abbé Combalot de faire paraître une troisième lettre à l’archevêque de Paris et j’espère en venir à bout[1]. J’espère aussi mettre l’évêque de Montauban dans mes intérêts pour cette suppression, et l’archevêque pourrait bien avoir du désagrément. De Rome on excite l’abbé Combalot, et le Pape a dit à un évêque: [[De tous les chagrins que j’ai éprouvés, le plus violent me vient de l’archevêque de Paris]][2].

Adieu, ma fille. Je suis heureux de voir que vous êtes plus calme. Que Notre-Seigneur vous donne sa paix! Moi aussi, j’ai bien des soucis et un entre autres d’autant plus cruel que je ne puis le dire ici à âme qui vive. Adieu. Priez pour la conversion d’un pécheur, qui me cause bien du chagrin et dont je dois décider l’avenir, sans pouvoir faire usage de ce que je sais sur son compte.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. L'abbé Combalot avait publié, le 23 décembre 1843 un Mémoire sur la guerre faite à l'Eglise et à la Société par le monopole universitaire, mémoire adressé aux évêques de France et aux pères de famille. En 1847, il adressait à l'épiscopat français un autre Mémoire sur les maux de l'Eglise de France et sur leurs remèdes. D'aucuns ne lui pardonnèrent pas de se faire ainsi le mentor de l'épiscopat Aussi, le 29 janvier 1851, Mgr Sibour écrivit une lettre pastorale abordant le problème de l'intervention du clergé dans les affaires séculières et politiques. Le 15 avril 1851, par une première lettre, l'abbé Combalot donne son désaccord. Sur ce, Mgr Sibour lui retire les pouvoirs de célébrer et de prêcher à Paris. Combalot riposte, le 19 juin, par sa deuxième lettre à Mgr l'archevêque de Paris, l'accusant de se faire l'allié de tous les révolutionnaires. Nombreux furent alors ceux qui empêchèrent <> de <>, par une troisième lettre, effectivement envoyée, mais non publiée.
2. Quoi qu'il en soit de ce propos, il semble bien que c'est une lettre du cardinal Fornari, datée du 17 novembre 1851, qui retint l'abbé Combalot de rendre publique sa troisième lettre à Mgr Sibour (RlCARD, L'abbé Combalot, Paris 1892, pp. 423-424). Cependant, deux mois plus tard, Combalot en envoya une autre à L'Univers, sans même l'adresser à l'archevêque, mais le journal eut le bon esprit de ne pas la publier.