Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.110

12 nov 1851 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il lui annonce l’adhésion définitive de Mgr Cart à son oeuvre. – Il aurait besoin d’un professeur d’allemand. – Conseils spirituels.

Informations générales
  • T1-110
  • 99
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.110
  • Orig.ms. ACR, AD 798;D'A., T.D. 21, n.55, p.39.
Informations détaillées
  • 1 ECHANGES PREALABLES A LA FONDATION DES ASSOMPTIONNISTES
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 PUBLICATIONS
    2 BEILING, ADOLPHE
    2 BEILING, MARIE-LOUISE
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 LAURENT, CHARLES
    2 SOLAR, DE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 12 nov[embre] 1851.
  • 12 nov 1851
  • Nîmes,
  • Maison de l'Assomption
La lettre

Ma chère fille,

Je suis bien aise que vous jugiez par votre propre expérience combien certains dérangements empêchent par moments d’écrire à ceux à qui on aurait le plus envie de le faire. Ainsi vous avez dû savoir par M. Laurent une chose que j’aurais voulu pouvoir vous annoncer, l’adhésion définitive de Monseigneur à l’oeuvre. J’aurais voulu vous conter tout le détail de deux conversations; ce sera pour Paris dans quinze à vingt jours, car vous savez que le Conseil est retardé de quinze jours. Je présume pourtant vous arriver vers le 25 ou le 27, à moins de très graves raisons.

N’étant pour rien dans l’article élogieux de M. Solar, je laisserai dire et faire sans réclamer. Ne connaîtriez-vous pas un bon professeur d’allemand? Si Beiling, qui a un peu plus d’expérience aujourd’hui, voulait venir faire sa théologie ici et donner quelques leçons, il aurait, il me semble, la facilité d’étudier et de se faire prêtre sans dépenser un sou. Causez-en avec sa soeur, mais ce n’est qu’une idée que je vous donne. Je vous rapporterai force numéros de notre Revue[3]. Je crains qu’on en ait tiré trop peu d’exemplaires,

Je prie de tout mon coeur pour votre sanctification? Je demande à Notre-Seigneur que cet abattement de l’âme vous faisant sentir votre néant soit pour vous un germe d’humilité et de confiance en celui qui, seul, est la force de toute créature. Oh! ma fille, tournez-vous vers Notre-Seigneur et soyez on ne peut plus souple sous sa main, parce que vous êtes faible comme il le fut quand il monta au Calvaire. Il ne faut pas croire que tout soit perdu, seulement il faut dire avec lui: [[Que votre volonté soit faite et non la mienne]][4]. Quand vous aurez laissé faire Dieu dans l’oeuvre de votre sanctification, vous aurez fait un grand miracle.

Adieu. Que Notre-Seigneur vous soit force et lumière.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. L'abbé Gay (1815-1892), prêtre du diocèse de Paris, évêque auxiliaire de Mgr Pie, à partir de 1877.
Le P. d'Alzon, conscient de son éloignement, n'avait rien d'exclusif dans la direction spirituelle de Mère M.-Eugénie qui, sur place, pouvait s'adresser à d'autres que lui, désirant seulement être informé de leurs directives pour mieux agir avec plus de suite et d'unité.
2. Le P. d'Alzon sera à Paris du 25 novembre au 10 décembre, les séances du Conseil supérieur ayant été interrompues par le coup d'état du 2 décenbre 1851.
3. Revue de l'enseignement chrétien, recueil périodique publié par les professeurs de l'Assomption, Tome 1, 1er novembre 1851. - Nîmes, imprimerie Ballivet et Fabre, rue de l'Hôtel de Ville,11.4. Lc 22, 42.