Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.112

18 nov 1851 Nîmes, COMMARQUE Marie-Thérèse ra

Le renoncement que Dieu lui demande pour sortir de l’état théorique consiste en trois mots: règle, charité, patience. – Cette pensée lui aurait peut-être été moins utile pendant la retraite que maintenant.

Informations générales
  • T1-112
  • 101
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.112
  • Orig. ms. AC R.A., D'A., T.D. 35, n. 6, pp. 130-131.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR FRATERNEL
    1 FIDELITE A L'ESPRIT DE LA REGLE
    1 PATIENCE
    1 VIE SPIRITUELLE
    2 ESCURES, MADAME GAILLARD D'
  • A SOEUR MARIE-THERESE DE COMMARQUE
  • COMMARQUE Marie-Thérèse ra
  • le 18 nov[embre] 1851.
  • 18 nov 1851
  • Nîmes,
  • Maison de l'Assomption
La lettre

Soeur Marie Thérèse. Ma chère fille,

Puisque Notre-Seigneur vous met au pied du mur, il faut prendre votre parti et vous donner entièrement à lui; mais, pour cela faire, il me paraît essentiel que vous vous arrêtiez à trois points essentiels: 1° l’accomplissement le plus complet de la règle; 2° un grand esprit de charité envers vos Soeurs; 3° une grande égalité de caractère, malgré vos souffrances. Voilà les trois points qui ne feront pas de vous une religieuse extraordinaire, mais qui vous aideront à devenir tout bonnement une sainte et sans lesquels, d’après ce que je connais de vous, il vous est impossible d’arriver à la perfection, pour laquelle vous êtes faite. Le renoncement que Dieu vous demande pour sortir de l’état théorique doit se traduire par ces trois mots: la règle, la charité, la patience. Tant que vous ne serez pas une religieuse régulière, charitable et patiente, vous ne serez pas une religieuse édifiante, vous aurez manqué le but de votre vocation. Cela me paraît si clair, si évident que je ne comprends pas qu’il soit nécessaire de grands développements.

Je regrette de ne pas vous avoir envoyé ces réflexions pendant votre retraite, le temps m’a complètement manqué. Mais peut-être à cette époque où vous aviez plus le temps de vous occuper de Dieu et de votre âme, quelques mots de moi vous auraient-ils été moins utiles qu’à présent, où vous voilà reprenant votre vie ordinaire et peut-être tentée de manquer à vos résolutions.

Seriez-vous assez bonne pour dire ou faire dire à Mlle de Pélissier que je suis tout honteux de ne pas lui avoir écrit? mais je ne sais pas ce que devient mon temps. J’espère, dans huit jours, réparer mes torts envers elle.

Adieu, ma chère fille. Priez aussi pour moi qui en ai un immense besoin. Je suis tout à vous en Notre-Seigneur.

Je ne me relis pas.

E. D'ALZON
Notes et post-scriptum